
Des clients nombreux mais peu convaincus. La boutique Shein a ouvert ses portes il y a un mois au sein du grand magasin BHV à Paris. D’après les chiffres de la Société des grands magasins (SGM) donnés à l’AFP, 300 000 visiteurs s’y sont déjà rendus. Mais au cours de la quatrième semaine, la fréquentation a baissé de 10 %. La société propriétaire du BHV révèle également un «taux de transformation en dessous de son potentiel».
Ce qui veut dire que la clientèle est bien là mais achète peu. «Même ceux qui achètent critiquent, toujours ! C'est moche, c'est cher, ça n'a pas sa place ici», explique une vendeuse. Certains clients, pourtant fidèles de la plateforme chinoise, ont choisi de ne pas sortir le porte-monnaie dans le magasin. C’est le cas de Maeva, 22 ans, attirée par le «prix attrayant», mais qui a décidé de ne rien acheter car les prix sont finalement trop chers.
Quatre Français sur dix ont déjà acheté sur les plateformes d’ultra fast-fashion
Toutefois, selon l’IFM, l'ultra fast-fashion du trio asiatique Shein-Temu-AliExpress représente 6 % des achats d'habillement en volume en France. Près de quatre Français sur dix ont d’ailleurs déjà acheté sur les plateformes d’ultra fast-fashion. Ce phénomène touche ainsi «toutes les générations et toutes les catégories socio-professionnelles», même si les jeunes femmes sont particulièrement représentées.
On achète sur Shein «essentiellement pour le prix, mais pas seulement», confie à l’AFP Gildas Minvielle, directeur de l'Observatoire économique de l’IFM. Selon lui, cette menace s’explique par «une bonne mise en phase avec l'air du temps, un marketing agressif sur les réseaux sociaux, avec les influenceurs». Daria Marx, militante contre la grossophobie au sein du collectif Gras politique, observe que le succès de Shein s’explique aussi par le fait qu’elle représente «quasiment la seule alternative pour les grandes tailles».


















