
Autrefois boudé, le Rafale s’est imposé comme un fleuron de l’industrie française. Désormais exporté aux quatre coins du monde, l’avion de chasse de Dassault a séduit de nombreux pays souhaitant renforcer leur armée dans un contexte de tensions géopolitiques accrues. Le carnet de commandes de l’avionneur tricolore est ainsi plein pour les dix prochaines années, avec notamment 80 Rafale pour les Emirats arabes unis, 62 pour l’Inde et 55 pour l’Egypte. Au total, 246 Rafale sont à livrer.
Pour Dassault Aviation, c’est à la fois un défi industriel colossal et une manne financière considérable. Selon les estimations de nos confrères de France 2, le Rafale est vendu autour de 80 millions d’euros l’unité. Et il faut mobiliser environ 7 000 ouvriers et trois ans de travail pour construire un seul appareil. Face à l’afflux de commandes, le constructeur aéronautique recrute à tour de bras. Tous les nouveaux employés font l’objet d’une enquête du ministère des Armées pour des questions de sécurité, précise France 2.
De 20 à 40 avions fabriqués par an
À l’usine de Martignas, en Gironde, un bâtiment de 3 000 m² est sorti de terre il y a deux mois sur un ancien parking afin de doubler la cadence de production, de 20 à 40 avions par an. «On a tout agrandi, on a poussé les murs. Ça nous permet d’être à l’aise pour faire les productions dans les bons cycles», explique auprès de nos confrères Severin Petitjean, directeur de Dassault Martignas.
Ce défi logistique mobilise toutes les usines du groupe car le Rafale est 100% made in France: le nez vient de Biarritz, les ailes de Martignas, la verrière de Poitiers, le fuselage de Cergy, et l’assemblage final a lieu à Mérignac, près de Bordeaux. Alors qu’autrefois la France disposait de plusieurs types d’avions – des Mirage 2000 pour les attaques au sol, des Jaguar pour l’entraînement et des Mirage IV pour la reconnaissance stratégique – aujourd’hui, le Rafale remplit à lui seul toutes ces missions. L’Hexagone possède actuellement 178 Rafale et le gouvernement prévoit d’en acquérir davantage.
















