La restructuration de la dette de SFR est en passe de prendre un nouveau tournant. Fin février, on apprenait qu’Altice, la maison-mère de l’opérateur, était sur le point de trouver un accord avec ses créanciers afin de leur céder 45% du capital tout en réduisant fortement sa dette, à hauteur de 8,6 milliards d’euros. Si Patrick Drahi conservait les rênes de la holding, cela permettait de ramener la dette à environ 15,5 milliards d’euros sur le total (24,8 milliards d’euros). Une restructuration possible notamment grâce aux ventes des médias et des datacenters.

Mais selon nos confrères de BFMTV, qui se sont procuré un mail interne écrit par Arthur Dreyfuss, le PDG d’Altice France, le groupe entend ramener sa dette à 13 milliards d’euros. Cela passe donc par d’autres cessions, à commencer par le réseau Fibre de l’opérateur. Selon nos confrères, ce réseau est détenu pour moitié par Altice (le reste étant partagé entre trois autres investisseurs, dont Axa). D’après les informations de nos confrères, plusieurs entités seraient déjà intéressées par la filiale XpFibre.

Plusieurs fonds d’investissement sur les rangs

Parmi eux, il y aurait des fonds d’investissement, à savoir KKR, Ardian et GIP ou encore le groupe canadien CDPQ. Néanmoins, à ce stade, aucune offre officielle n’a été formulée. Si Altice n’a pas souhaité répondre à BFMTV, des potentiels acheteurs expliquent en off que la cession du réseau Fibre a «toujours fait partie de la négociation globale autour de la dette». Mais les négociations pourraient être longues, car Patrick Drahi semble très attaché à ce réseau.

Comme le rappelle BFMTV, XpFibre avait déjà été mis en vente sur le marché l’année dernière, une sorte de test avant l’heure. Patrick Drahi le valoriserait alors entre cinq et six milliards d’euros, mais la réalité serait sans doute aux alentours de quatre milliards d’euros. A ce stade, l’Américain KKR, qui a racheté Telecom Italia en 2024, serait le mieux placé et un «pré-accord» aurait déjà été conclu.

Mais il pourrait avoir un concurrent de taille en la personne du Français Ardian. Anciennement AXA Private Equity, la société de capital-investissement pourrait s’associer avec un autre fonds d’investissement. Son siège social parisien pourrait faire la différence dans ce dossier épineux.