
«La coopération a repris.» Quatre ans après l’échec cuisant du contrat de 56 milliards d'euros pour la fourniture de sous-marins français, l'ambassadeur de France en Australie, Pierre-André Imbert, s'est montré optimiste. Dans un entretien accordé à l'AFP et relayé par L'Express dimanche, il a assuré que «les premiers piliers de notre coopération sont la défense et la sécurité», soulignant un partenariat revenu «à un très bon niveau». Depuis l'élection du travailliste Anthony Albanese en 2022, les relations bilatérales se sont réchauffées, jusqu'à inclure la participation des forces françaises aux manœuvres militaires conjointes dans la région indo-pacifique.
La confiance avait été rompue en septembre 2021 lorsque Canberra, alors dirigée par les conservateurs, avait annulé sans préavis un contrat signé avec Naval Group pour l'achat de sous-marins conventionnels français, préférant se tourner vers la propulsion nucléaire proposée par les États-Unis et le Royaume-Uni, dans le cadre d'un accord de partenariat stratégique baptisé AUKUS. Une décision alors vécue comme un véritable affront diplomatique par Paris.
AUKUS fragilisé, Naval Group en embuscade ?
Aujourd'hui, l'accord AUKUS n'est plus aussi solide qu'à ses débuts. Un haut responsable américain de la défense a reconnu en juin que le pacte était en cours de révision pour rester «conforme aux objectifs du président Donald Trump» - objectifs consistant à produire prioritairement pour les besoins nationaux, «America first». Dans le même temps, les chantiers navals américains accusent des retards, peinant à honorer les commandes australiennes. Ces fragilités ne font que raviver les interrogations autour de l'avenir industriel du projet.
Interrogé sur un éventuel retour de Naval Group si AUKUS devait vaciller, Pierre-André Imbert s'est gardé de toute spéculation. «Je dirais que c'est plutôt un problème pour l'Australie pour le moment. Et bien sûr, nous dialoguons toujours avec nos amis australiens», a-t-il indiqué. Et de conclure : «Mais pour le moment, ils ont choisi AUKUS. Si cela change et qu'ils demandent, nous verrons».


















