
«Aujourd’hui, si tu cherches un crédit immobilier, tu le trouves !» Il convient certes de présenter un dossier correct aux banques mais ce constat d’un courtier illustre à quel point la donne est redevenue favorable aux emprunteurs immobiliers depuis un an, après le quadruplement des taux de crédit entre début 2022 et fin 2023. En ce tout début janvier 2025, les premiers barèmes transmis par les banques aux courtiers font état, pour le 14ème mois d’affilée, de «nouvelles baisses de taux, comprises entre 0,05 et 0,20 point par rapport à décembre», témoigne auprès de Capital Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Ce qui ramène par exemple à 3,30% le taux moyen d’un crédit immobilier sur 20 ans.
«Une banque propose même un taux à 2,99% sur 20 ans, pour les meilleurs dossiers, souligne Sandrine Allonier, une première depuis mars 2023», quand les taux avaient franchi à la hausse la barre des 3% après avoir plafonné à 1% pendant plusieurs années. Pour la porte-parole de Vousfinancer, il s’agit là d’une «offre d’appel, de reconquête», qui montre que «les banques veulent prêter, qu’elles sont dans les starting blocks».
Les banques dans les starting-blocks pour prêter
Elle en veut également pour preuve que plusieurs établissements de crédit ont adressé leurs barèmes de taux pour janvier aux courtiers «dès le mois de décembre, dans le sillage de la baisse des taux de la Banque centrale européenne le 12 décembre, alors qu’ils nous les envoient d’habitude vers le 10 janvier, le temps de se jauger les uns les autres et d’ajuster leurs stratégies commerciales. Les banques nous ont informés tôt de leurs barèmes afin que nous leur adressions des dossiers de financement le plus rapidement possible.»
«Les banques continuent d’être ‘open’ en matière de crédit immobilier car elles n’ont pas rempli leurs objectifs commerciaux pour 2024», confirme Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux. A tel point qu’«une grande banque nationale vient de baisser ses taux de 0,15 point pour toutes les durées de crédit, ce qui représente un effort d’autant plus notable que l’OAT à 10 ans (obligation assimilable du Trésor, en fonction de laquelle les banques ajustent leurs taux, Ndlr) est à 3,20%», en raison des incertitudes politiques en France, relève Maël Bernier. Pour la porte-parole de Meilleurtaux, nul doute que cet exemple «obligera les autres banques à s’aligner».
Des taux à 2,50% fin 2025 ?
Elle n’exclut donc pas que les taux moyens de crédit immobilier repassent sous le seuil des 3% au premier trimestre, «à condition que l’OAT ne monte pas encore». Sandrine Allonier estime également que «nous sommes en route pour les 3% au premier trimestre». Se projetant fin 2025, leur confrère Cafpi «mise sur un taux moyen de 2,50%» à cet horizon, «après une poursuite lente de la baisse des taux tout au long de l’année». «La concurrence entre les banques reste de mise, avec des objectifs de production de crédits à atteindre», argumente Cafpi, qui a pu négocier, pour janvier et pour les meilleurs profils, des taux de 2,80% sur 10 ans, de 3,01% sur 15 ans, de 3,05% sur 20 ans et de 3,15% sur 25 ans.
Des taux inférieurs de plus de 1% à ceux proposés en décembre 2023, lorsqu’ils culminaient à plus de 4%. «Or, 1% d’écart, sur un prêt de 200 000 euros sur 25 ans, cela représente une économie de 25 000 euros», calcule Cafpi. Couplée à la diminution des prix de l’immobilier, la baisse des taux permet ainsi d’acheter aujourd’hui 11,02 mètres carrés supplémentaires à Reims, 9,32 mètres carrés de plus à Nantes et environ 8 mètres supplémentaires à Lille, Montpellier, Strasbourg ou Toulouse, par rapport à fin 2023, sur la base d’une mensualité de crédit de 1 000 euros, détaille le courtier. Les prétendants à l’achat immobilier ne s’y trompent pas : «alors que le mois de décembre est traditionnellement calme, il a été très bon chez Vousfinancer, avec une augmentation de 30% du nombre de mandats signés et une hausse de 40% des montants financés par rapport à décembre 2023», indique Sandrine Allonier.



















