Pour Jean-Marc Vilon, directeur général de l’organisme de cautionnement Crédit logement, pas de doute : «La baisse des taux de crédit immobilier est terminée». Montés au-delà de 4% il y a deux ans, ils sont retombés à un peu plus de 3% depuis début 2025 et ne bougent quasiment plus depuis six mois. Jean-Marc Vilon les voit même «commencer à remonter», la Banque centrale européenne (BCE) ne baissant plus ses taux directeurs depuis le mois de juillet.

Un avis partagé par Robin Rivaton, président de Stonal, société spécialisée dans la gestion de données immobilières : «Non seulement la baisse des taux courts de la BCE est terminée mais il existe en outre une tension (à la hausse) très forte sur les taux longs, à 20 ans, un peu partout et notamment en France. Les banques se finançant sur ces différentes maturités, la baisse de leurs taux de crédit immobilier est consommée».

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Des taux de crédit très différents d’une banque à l’autre

Pour les prochains mois, Jean-Marc pronostique un taux moyen, hors assurances et coût des sûretés, et toutes durées de crédit confondues, «compris entre 3,25% et 3,30%», contre 3,08% en août. Soit des hausses de seulement 0,17 à 0,22 point, «pas déterminantes» dans la décision d’acheter, ou non, un bien immobilier, selon lui. Pour un crédit de 200 000 euros sur 20 ans, une hausse des taux de 0,10 point, de 3,25% à 3,35%, augmente la mensualité de remboursement de seulement 10 euros, de 1 135 à 1 145 euros, illustre Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer. Autre façon de voir les choses, «en termes de capacité d’emprunt, pour 1 000 euros de mensualité sur 20 ans, il est possible d’emprunter 174 700 euros à 3,35%, au lieu de 176 300 à 3,25%, soit 1 600 euros de moins, ce qui n’est pas de nature à mettre en péril un projet d’achat immobilier», estime-t-elle.

Surtout, Robin Rivaton observe «une très forte dispersion des offres des banques. Pour une même demande de crédit, vous pouvez avoir des écarts de taux significatifs, jusqu’à 0,6 point, d’une banque à l’autre, par le simple jeu de la concurrence». Jean-Marc Vilon abonde dans son sens, constatant que «des banques sorties du marché du crédit immobilier (lors du quadruplement des taux en 2022 et 2023) ont aujourd’hui envie de revenir sur ce produit d’appel».

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Disparité des taux selon les régions

Sandrine Allonier cite ainsi l’exemple d’une banque mutualiste régionale qui propose depuis ce mois-ci un taux de 2,99% aux emprunteurs âgés de moins de 36 ans, pour tous les profils de revenus et toutes les durées de crédit. «Ce n’est pas mal du tout, cela montre qu’elle est fortement en conquête de clients», souligne la porte-parole de Vousfinancer.

Sur le plan régional, d’ailleurs, «c’est en Auvergne-Rhônes-Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté que l’on peut décrocher en septembre les taux les plus intéressants, à 3,42% pour chacune de ces deux régions», indique Pretto. Par rapport aux régions où les taux sont les plus élevés, à 3,50% pour le Grand-Est, les Hauts-de-France et les Pays-de-la-Loire, «cela représente une économie de 2 713 euros pour un couple gagnant 4 500 euros par mois», calcule le courtier.