
La période d’octobre à décembre est, dit-on, la moins faste pour le marché immobilier, les acquéreurs potentiels ayant davantage la tête à Noël qu’à l’achat d'une maison avec jardin. L’évolution des taux de crédit pourrait les conduire à inverser leurs priorités. Alors que les taux stagnaient depuis le mois d’avril, après avoir baissé d’un point depuis leur pic à plus de 4% fin 2023, les voici repartis à la baisse dans plusieurs banques, sur la base des premiers barèmes que celles-ci ont adressés aux courtiers pour le mois de novembre.
Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, cite à Capital une baisse de 0,05 point dans une banque mutualiste et une diminution de 0,10 point dans une autre. Ce, sur toutes les durées de crédit. Elle évoque également des baisses de taux comprises entre 0,07 et 0,20 point dans une grande banque, en fonction des tranches de revenus des emprunteurs, «afin d’élargir sa clientèle». Et «de devenir compétitive car ses taux étaient jusqu'à présent supérieurs à ceux des autres banques», nuance Pascal Courtois, responsable de la relation bancaire chez Artémis Courtage. Les taux «sont annoncés à la baisse dans certaines banques», confirme Caroline Arnould, directrice générale de Cafpi, dans un communiqué publié ce jeudi 30 octobre.
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Les vannes du crédit immobilier pas du tout fermées
Les banques qui ne baissent pas leurs taux en novembre les laissent stables, à l’image de ceux de la Banque centrale européenne, qui a observé un nouveau statu quo sur ses taux directeurs ce jeudi. «Une banque mutualiste, qui a déjà rempli ses objectifs de production de crédit pour 2025, relève ses taux de 0,10 point mais seulement pour les meilleurs dossiers. Elle reste très compétitive pour les autres profils», précise Sandrine Allonier. Au total, les taux moyens de novembre ressortent à 3,15% sur 15 ans, 3,26% sur 20 ans, la durée la plus fréquente, et à 3,34% sur 25 ans, selon le courtier Pretto. «Ce sont de bons taux», assure Pascal Courtois, rappelant qu'ils correspondent à la moyenne des 25 dernières années.
«L’économie française traverse une période de flottement mais les banques ne ferment pas le robinet du crédit», observe Pretto. «Les vannes du crédit ne sont pas du tout fermées !», renchérit auprès de Capital Caroline Pasquereau, directrice du marketing et de la communication d’Empruntis, par ailleurs convaincue que les banques poursuivront en 2026 une partie des prêts à taux bonifiés (inférieurs aux taux de marché) mis en place cette année.
Des banques en conquête de clients pour 2026
Il faut dire que malgré l’instabilité politique en France, le rendement de l’obligation assimilable du Trésor (OAT) à 10 ans, l’une des boussoles des banques pour fixer leurs taux de crédit immobilier, demeure cantonné à 3,4%. Surtout, «les demandes de crédit déposées en novembre seront comptabilisées dans la production de 2026 des banques», explique Sandrine Allonier. Or celles-ci entendent démarrer l’année prochaine d’un aussi bon pied qu’en 2025, d’où ces baisses de taux pour attirer le chaland. C’est particulièrement le cas de la grande banque qui les baisse de 0,07 à 0,20 point : «Elle est en forte conquête de clients pour 2026», illustre Caroline Pasquereau.



















