la loi dite «anti-Airbnb» fait trembler les propriétaires de gîtes et chambres d’hôtes. Parmi eux, Marie-Jo Libouban, retraitée et propriétaire d’une chambre d’hôtes dans les Côtes-d’Armor, ne décolère pas. Comme beaucoup d'autres dans son cas, elle voit son abattement fiscal réduit de 21 %, entraînant une hausse de 72 % des impôts et prélèvements sociaux sur son activité. Alors que l’objectif initial était de freiner l’essor des locations Airbnb en zone tendue, la mesure touche également des hébergements touristiques en milieu rural, pourtant historiquement encouragés pour revitaliser ces territoires.

Auprès de France 3 Bretagne, Marie-Jo déplore que la loi mette dans le même sac les locations impersonnelles en cœur de ville et les activités comme la sienne qui privilégient un accueil chaleureux et humain loin du tumulte urbain : «Que ce soit une boîte à clefs, ou que ce soit Marie-Jo qui raconte toutes ses histoires, c'est la même fiscalité qui va s'imposer, aussi raide et ça, c'est vraiment dommage, car les gens qui viennent ici, ils viennent vraiment chercher autre chose». Une situation qui, selon elle, va décourager l’offre d’hébergement rural et nuire à l’attractivité des territoires.

Un ajustement législatif en vue ?

Face à la fronde des propriétaires, des élus commencent à réagir. Comme le député Renaissance des Côtes-d’Armor, Éric Bothorel. Interpellé par Marie-Jo, le parlementaire envisage d'actionner les leviers permettant de rétablir l’abattement de 71 % réservé aux chambres d’hôtes : «Le prochain véhicule législatif qui sera capable de modifier ça, c'est un texte financier et donc, ce sera soit le projet de loi de finances de cet automne, soit un projet de loi de finances rectificatif» annonce-t-il. Selon les données du magazine spécialisé Accueillir, près de 21 500 loueurs gèrent un total de 60 000 chambres d’hôtes sur l’ensemble du territoire national. La moitié serait directement affectée par cette réforme.