Gérer soi-même la location de son bien, sans recourir à une agence, par mesure d’économie, pourquoi pas. Vendre son bien de particulier à particulier, «c’est une autre paire de manches, non ?», demande Jean-Claude, propriétaire installé à Evian, dans l’émission Le Grand rendez-vous de l’immobilier (Capital/ Radio Immo). Ce, même avec plusieurs milliers d’euros d’économies d’honoraires d'agence à la clé. «Jean-Claude a raison», répond sans détour Dan Adler, fondateur et PDG du réseau d’agences immobilières De Ferla, à Paris. Forcément, Dan Adler prêche un peu pour sa paroisse. Mais le fait est qu’on ne s’improvise pas agent immobilier. «Bien sûr qu’on peut essayer de vendre soi-même son bien, via les sites PAP (Particulier à particulier), Leboncoin et, maintenant, SeLoger. Mais il faut savoir présenter son bien», développe le patron de De Ferla.

Il ne parle pas seulement de vos photos mal cadrées et sombres. Mais également, et surtout, des caractéristiques techniques de votre bien. A commencer par le diagnostic de performance énergétique (DPE), qui joue un rôle grandissant dans la valorisation des logements. Savez-vous quand le DPE de votre appartement a été réalisé ? Et s’il est encore valable, le calcul du DPE ayant été modifié en 2021 ? Quelle est la surface exacte de votre bien ? 80 mètres carrés ? S’agit-il de la surface habitable ou de la surface en loi Carrez ? «Des vendeurs pensent que c’est la même chose», constate Dan Adler. Pas du tout car 100 mètres carrés de surface habitable peuvent correspondre à 83 mètres carrés de surface Carrez. Or c’est cette dernière qu’il faut multiplier par le prix au mètre carré pour déterminer le prix de vente de votre bien.

70% des biens finissent par être vendus par une agence

Ce prix, comment l’estimer correctement quand on ne connaît rien au marché immobilier local ? Sans oublier «la charge émotionnelle», souligne Dan Adler : persuadé que votre bien est le plus beau au monde, vous risquez de manquer d’impartialité en fixant vous-même son prix de vente. «Pour vendre un bien, surtout en période de crise immobilière, comme celle que nous connaissons depuis deux ans et demi, il faut vraiment être incollable sur le plan technique», assure l’agent immobilier.

Et puis, en vendant de particulier à particulier, «vous vous adressez à une poignée d'acquéreurs alors qu’une agence pourra le proposer à une centaine d’acheteurs, en comparant en outre votre bien à d’autres afin de le valoriser», poursuit Dan Adler. Sans oublier qu’à moins d’être «H24 chez vous, vous serez moins disponible qu’un agent immobilier pour le faire visiter», objecte-t-il. Enfin, avez-vous l’âme d’un négociateur face à des acquéreurs qui pointeront du doigt le moindre défaut de votre maison ? Ce n’est donc pas un hasard si, depuis 20 ans qu’il travaille, Dan Adler observe «une diminution de la part des ventes de particulier à particulier dans les transactions immobilières». Et «70% des appartements vendus au départ par des particuliers finissent par l’être par des agents immobiliers», sourit-il.

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