
L'autonomie financière totale : le but ultime de l'investisseur. Le principe ? Se constituer des revenus récurrents avec ses placements pour ne pas dépendre d'un salaire, et, dans le meilleur des cas, arrêter de travailler. La plupart des placements ont en effet deux sources de rendement. La plus-value, d'abord, lorsqu'on revend une action par exemple plus cher qu'on l’a achetée. Mais vos placements peuvent aussi vous apporter des revenus réguliers tant que vous les conservez : des dividendes pour les actions ou les parts de SCPI, des loyers dans le cadre d'un investissement locatif, des «coupons» avec des obligations, etc.
Quand on parle d'autonomie financière et donc de dégager des revenus passifs, c'est donc cette deuxième composante qui nous intéresse. Mais est-elle suffisante pour se mettre véritablement à l'abri du besoin ? Pour y voir plus clair, prenons l'exemple de deux placements qui peuvent générer un revenu passif : les actions et l'immobilier, via des parts de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI).
Objectif : 500 euros en plus par mois
Pour atteindre l'objectif d'un revenu supplémentaire de 500 euros par mois, il faut donc mettre la main sur un placement dont les seuls revenus vous rapportent 6 000 euros par an. Ce qui n'est pas rien ! Commençons par les actions, du CAC 40, par exemple. L'année dernière, l'entreprise la plus «généreuse» de l'indice parisien a versé un dividende de 13 euros par action. D'autres entreprises ont à l'inverse versé moins d'un euro. Le dividende moyen par action a été d'environ 3,5 euros. En prenant cette moyenne pour référence, on voit que pour dégager 6 000 euros de revenus, il faut donc acheter pour 1 700 actions, en prenant pour hypothèse que chaque action rapporte 3,5 euros par an (3,5 x 1 700 = 5 950 euros).
Or, à leur cours de la mi-année 2025, une action du CAC 40 valait en moyenne 100 euros. Ce qui implique donc un investissement de 170 000 euros en actions, pour espérer 6 000 euros de revenus annuels uniquement en dividendes. Et ceci avant fiscalité ! Dans le cadre d'un compte-titres par exemple, les revenus des dividendes sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) de 30%. Il faudra donc privilégier un plan d'épargne en actions (PEA), avec lequel les gains peuvent échapper à l'impôt sur le revenu après cinq ans, mais pas aux prélèvements sociaux (17,2%). Enfin, il faut garder en tête que le montant des dividendes versés peut varier chaque année selon la décision du conseil d'administration de l'entreprise, et qu'il dépend en partie de ses résultats. Difficile, donc, de se projeter sur ce que vos actions vont réellement vous rapporter.
Les SCPI étrangères pour une fiscalité plus douce
Regardons ensuite du côté de l'immobilier, investissement qui est souvent mis en avant pour sa capacité à générer des revenus passifs. Les SCPI dite «de rendement» sont en particulier des placements dédiés à la distribution de revenus. Prenons le même objectif de 6 000 euros de dividendes annuels : avec un rendement (taux de distribution, ou TD) de 4,7% en moyenne en 2024, une part de SCPI à 200 euros rapporte 9,4 euros. Il faudra donc souscrire 638 parts de SCPI pour arriver à un revenu annuel de 5 997 euros, soit un investissement total de 127 600 euros.
La mise de départ est donc moins élevée que pour les actions (170 000 euros), mais les revenus des SCPI sont considérés comme des revenus fonciers. Ils sont ainsi soumis - pour les SCPI 100% françaises - au barème progressif de l’impôt sur le revenu, ainsi qu’aux prélèvements sociaux au taux de 17,2%. Et ces deux prélèvements se cumulent : un investisseur avec une TMI de 30% doit en conséquence s'acquitter d'une imposition totale de 47,2%. Ceci vaut toutefois pour les parts de SCPI ayant investi uniquement en France et souscrites «en direct». La fiscalité peut par exemple être réduite en investissant via son assurance vie, car c'est la fiscalité avantageuse de cette enveloppe qui s'applique alors.
En outre, miser sur des SCPI qui investissent en Europe (dans des pays ayant signé une convention fiscale avec la France) peut permettre d'échapper aux 17,2% de prélèvements sociaux. «Si je perçois, via ma SCPI, des revenus de sources étrangères, les prélèvements sociaux ne sont pas dus. La fiscalité correspondra à la TMI moins le taux moyen de son prélèvement à la source. Par exemple, si ma TMI est à 30% et mon taux d'impôt à la source de 12%, je ne paierais que 18% d'impôt au total sur les revenus de ma SCPI étrangère», détaille Alison Graille, Ingénieur patrimonial chez Meilleurtaux Placement.
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