S'autoriser une prise de risque, tout en limitant la casse en cas de pépin. C'est bien l'objectif de certaines options peu connues qui peuvent être disponibles dans votre contrat d'assurance vie. Car si les détenteurs de ce produit placent prioritairement leur épargne sur les supports à capital garanti - les fonds en euros - sur lesquels ils ne peuvent pas perdre d'argent, il est aussi possible d'investir dans des supports plus risqués, mais potentiellement plus rémunérateurs, appelés unités de compte (UC). Investies en actions, obligations, immobilier, ou encore dans des actifs non cotés en Bourse, ces UC soumettent l'épargnant à un risque de perte en capital partielle ou totale.

Toutefois, pour éviter les pertes, ou mettre à l'abri ses gains, des contrats proposent des mécanismes automatiques appelés «options», souvent inconnues du grand public. Logique pour Thibaud Lecomte, co-fondateur et président de la plateforme epargnoo, «car ces solutions s'adressent surtout à un public d'investisseurs déjà averti, qui va prendre des risques avec son capital, ce qui n'est pas le cas de tous les titulaires d'assurance vie». Toutefois, «ces options présentent encore plus d’intérêt avec les contrats en ligne, car elles consistent en des arbitrages automatiques (transfert d'une partie de l'épargne d'un support d'investissement vers un autre, NDLR), qui sont gratuits chez la plupart des acteurs digitaux», note Yves Conan, vice-président de Linxea. Voici donc trois options qui pourraient vous être utiles, et qui peuvent être proposées au sein de votre contrat d'assurance vie.

«Arrêter les pertes»

Première option à envisager, notamment pour limiter les dégâts en cas de chute des cours de Bourse, le «stop loss», littéralement «arrêter les pertes». Difficile de mieux le résumer : en cas dépassement d'un certain seuil de perte défini à l'avance par l'épargnant, la totalité de son investissement est rapatrié vers le fonds euros (ou d’autres supports plus sécurisés comme des fonds monétaires ou obligataires s'il n'est pas investi en fonds euros). «Le principe est simple : quand vous passez sous un seuil de perte défini, l'investissement sur ce support se bloque tout seul, et cela limite la perte», explique Thibaud Lecomte.

Imaginons que vous ayez investi 10 000 euros sur des UC actions. Il est par exemple possible de fixer un «stop loss» à 5 000 euros (soit une baisse de 50%) : si la valeur de votre investissement descend à ce niveau, les 5 000 euros restants seront automatiquement mis à l'abri pour ne pas risquer de perdre davantage.

Mettre à l'abri ou sécuriser ses plus-values

Deuxième option : la sécurisation des plus-values. Le principe : les gains générés par vos UC sont automatiquement transférés vers votre support garanti en capital (le fonds en euros) sur lequel vous ne pourrez donc plus les perdre. «C'est la stratégie de l'écureuil, dès qu'on dépasse certain niveau de gain, que l'on détermine à l'avance, ces gains sont mis à l'abri», résume Yves Conan.

Par exemple, vous investissez 10 000 euros sur des UC actions, en fixant une sécurisation des plus-values à partir de 2 000 euros. Dès que la valeur de votre investissement atteint 12 000 euros, les 2 000 euros de gains générés sont transférés automatiquement vers la partie fonds euros, sur laquelle ils bénéficient de la garantie en capital.

Rééquilibrer automatiquement son portefeuille

Dernière option : le rééquilibrage automatique, qui vous permet de conserver la répartition souhaitée au sein de votre assurance vie. Avec le temps, cette dernière peut en effet évoluer, et la part des supports risqués, potentiellement plus rémunérateurs, prendre plus de place.

Par exemple, étant à 20 ans de la retraite, vous acceptez de prendre des risques, mais pour la moitié de votre capital seulement, soit une répartition à 50/50 : 50% de fonds euros et 50% investis en UC actions. Au bout de 15 ans, il se peut que les gains générés sur la partie UC fasse passer votre poche actions à 60% de votre portefeuille. Dans ce cas, le rééquilibrage automatique vend une partie des actions pour la ramener à 50%. «Cela s'apparente à la gestion par défaut des plans d'épargne retraite (PER) : la gestion pilotée à horizon, qui va automatiquement vendre les supports risqués à mesure que l'âge de départ à la retraite approche, afin que la partie sécurisée prenne de plus en plus de place, et ainsi éviter de tout perdre avant le terme du contrat», remarque Thibaud Lecomte.

>> Notre service - Testez notre comparateur d’assurances vie