
Difficile d'être passé à côté du marasme de ces derniers jours en Bourse : suite aux annonces de relèvement des droits de douane par Donald Trump, mercredi 2 avril, le S&P 500 (qui regroupe les 500 plus grandes entreprises américaines) a connu sa plus forte baisse depuis mars 2020, et l’Eurostoxx 50 (les 50 plus grandes entreprises européennes) depuis mars 2022. Aussi, sans être un trader ou un boursicoteur confirmé, vous vous inquiétez peut-être des conséquences de cette chute prononcée des marchés financiers à terme sur votre épargne, et en particulier pour votre assurance vie.
Tout d'abord, il faut rappeler que «l’exposition aux risques de marché est assez faible en France», comme le note Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. L'épargne des Français est investie en grande partie sur des livrets et en assurance vie, un placement dont l'encours est majoritairement sécurisé : fin 2023, il se composait à 72% de fonds en euros. Or, ces supports à capital garanti sont composés principalement d'obligations, avec une part marginale d'actions : 7,3% en moyenne, selon le site Good Value for Money. C'est dans le reste de l'encours, soit les 28% d'unités de compte (UC), que l'on peut retrouver des titres d'entreprise.
Tout dépend de votre mode de gestion : libre ou pilotée
C'est donc seulement si vous êtes investi spécifiquement en actions via des UC que vous pouvez être impacté par cette chute des marchés financiers. Deux possibilités alors : si comme la grande majorité des épargnants, vous avez opté pour une gestion pilotée ou sous mandat, vous n'aurez rien à faire : «Dans ce cas, la gestion financière de votre contrat est déléguée à un gérant ou à professionnel de la finance dont c'est le métier», rappelle Thomas Perret, fondateur de la fintech Mon Petit Placement. Ce sont donc ces experts qui décideront pour vous de la stratégie à adopter face à la chute des cours
Si en revanche, vous avez fait le choix de la gestion libre, c'est bien à vous qu'il revient de naviguer dans cette tempête boursière. Vous pourriez alors être tenté de rediriger votre capital détenu sous forme d'actions vers le fonds euros de votre assurance vie, voire de retirer vos économies par crainte de perdre davantage. Deux solutions à exclure pour Gilles Belloir, directeur général de Placement-direct.fr : «Effectuer un arbitrage vers le fonds euros ou un retrait au moment où les marchés baissent, c'est d'abord encaisser ses pertes, et c'est se priver surtout d'un éventuel rebond des marchés, qui statistiquement a plus de chance d'intervenir après un recul.» Ceci sans compter qu'il est très difficile de «timer» le marché avec une enveloppe comme l'assurance vie : entre la demande de rachat et le moment où l'ordre est passé, il peut s'écouler un à deux jours, «qui peuvent vous faire perdre encore davantage si les cours ont continué de chuter, par exemple», avertit Gilles Belloir.
Autrement dit, sans obligation impérieuse de sortir votre capital, mieux vaut rester investi et ne pas céder à la panique. «Il faut garder le cap vers son projet d'investissement (mariage, achat immobilier, études des enfants, etc.) et se souvenir que l'assurance vie est un produit d'investissement à long terme», abonde Thomas Perret. Sur le temps long, il faut en effet rappeler que l'investissement en actions affiche le meilleur rendement parmi tous les placements : 12,4% par an, entre 1983 et 2023, selon l'Institut de l'épargne immobilière et foncière (IEIF), et ce, malgré des moments de chute des marchés comme celui que nous connaissons actuellement. Enfin, on peut rappeler qu'il existe dans les contrats d'assurance vie, en particulier digitaux, des options qui vous permettent de limiter vos pertes, par exemple sur vos UC investies en actions.
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