
L'assurance vie luxembourgeoise ne connaît pas la crise. elle s'en nourrit, bien au contraire. Ce placement revient en effet sur le devant de la scène lors de chaque grand soubresaut politique et financier. Et l'année 2024 n'a pas échappé à la règle : avec l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, le 9 juin 2024, et l'incertitude budgétaire qui s'en est suivie, les épargnants Français se sont massivement dirigés vers l'assurance vie dite «de droit luxembourgeois».
Selon les données communiquées par Baloise Vie Luxembourg ce mercredi 21 mai, l'engouement des Français n'a même jamais été aussi fort pour ce produit. La collecte en provenance de l'Hexagone a en effet augmenté de 60% en un an, entre 2023 et 2024, sur les contrats proposés par cette filiale du groupe suisse Baloise dans le Grand-Duché. L'année dernière, la France représentait ainsi 32% des primes encaissées par Baloise Vie Luxembourg, loin devant la Belgique (24%), le Portugal (18%) ou encore l'Italie et le Luxembourg lui-même (7%).
La France pèse la moitié du marché de l'assurance vie au Luxembourg
Un boom que confirment les données de l'Association professionnelle des assureurs et réassureurs établis au Luxembourg (ACA) : à l'échelle du secteur, la France représente même 51,9% du marché, avec une augmentation des versements de 51,8% en 2024, pour un total de 13,1 milliards d'euros détenus dans des contrats nichés au Luxembourg. «Il est vrai que la dissolution de l'Assemblée nationale nous a bien aidés, reconnaît Frédéric Sauvage, directeur France de Baloise Vie Luxembourg. Depuis le deuxième trimestre 2024, la croissance des encours est importante, car il y a un sentiment d'inquiétude bien plus profond que lors du mandat de François Hollande, par exemple.»
Rappelons-le toutefois, l'assurance vie luxembourgeoise ne vous permettra pas d'échapper à un quelconque durcissement des règles fiscales : grâce aux conventions signées par le Luxembourg avec la plupart des pays du monde, la fiscalité de votre contrat restera la même que celle en vigueur dans votre pays de résidence (pour l'impôt sur les plus-values, ou la fiscalité lors de la succession, par exemple). En revanche, cette enveloppe dispose de deux autres avantages : une sécurité accrue - avec une plus grande assurance de retrouver l'intégralité de vos fonds si l'établissement fait faillite (100% des fonds contre 70 000 euros en France) - et de plus vastes possibilités en termes d'investissement.
Un ticket d'entrée minimum de 100 000 euros
Private equity, dette privée, ETF cryptos, fonds d'infrastructures… Vous aurez en effet accès à des supports d'investissement réservés en principe aux professionnels : «C'est la raison pour laquelle nous attirons également une clientèle de cadres dirigeants, ou d'entrepreneurs qui ont une culture financière au-dessus de la moyenne, et qui sont limités par les produits financiers français», explique Frédéric Sauvage. Mais cette enveloppe n’est malheureusement pas accessible à toutes les bourses : comptez par exemple un minimum de 250 000 euros pour les premiers contrats de Baloise Vie Luxembourg.
Toutefois, certains acteurs tentent de «démocratiser» cette enveloppe en France. La nouvelle offre de BoursoBank, BoursoFirst, qui s'adresse à une clientèle disposant d'au moins 100 000 euros, propose par exemple une offre d'assurance vie luxembourgeoise assurée par Sogelife, filiale de Société générale assurances au Luxembourg. Ramify fait depuis peu de même, avec une offre 100% digitale assurée par La Mondiale Europartner (entité luxembourgeoise de AG2R La Mondiale), également ouverte à la souscription à partir de 100 000 euros.
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