
Le couperet est tombé. Alors que la chute de François Bayrou pouvait laisser espérer aux contribuables un retour en arrière sur l’année blanche et le gel du barème de l’impôt sur le revenu, il n’en sera rien. Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 présenté ce mardi 14 octobre, et que Capital a pu consulter, prévoit «une stabilisation du barème de l’impôt sur le revenu et de la CSG». Comme annoncé, donc, le 15 juillet dernier par François Bayrou, le budget 2026 ne revalorisera pas les seuils d’entrée dans les différentes tranches marginales d’imposition (TMI) à hauteur de l’inflation hors tabac attendue pour 2025.
Un coup dur pour les quelque 18 millions de foyers fiscaux qui paient l’impôt sur le revenu… mais également pour ceux qui en étaient exemptés et qui pourraient entrer dans le barème l’an prochain. Car pour rappel, l’indexation des tranches du barème (0%, 11%, 30%, 41% et 45%) sur l’inflation - qui devrait atterrir à 1,1% en 2025 selon le PLF -, prévue chaque année à de rares exceptions près dans le projet de loi de finances, vise à protéger le pouvoir d’achat des Français. Avec un gel du barème, l’Etat compte réaliser 1,9 milliard d’euros d’économies. Un “gain” que les contribuables vont payer au prix fort.
Tous les contribuables seront perdants
Car avec un barème de l’impôt sur le revenu 2026 (appliqué aux revenus de 2025) gelé, tous les contribuables qui ont vu leurs revenus augmenter cette année seront perdants, tout comme ceux dont les ressources ont stagné. Pour le comprendre, voici le barème 2025 en vigueur sur les revenus touchés en 2024 :
Avec un revenu de 40 000 euros en 2024, un célibataire devait s’acquitter de 3 965 euros d’impôt. Si ses revenus n’ont pas augmenté cette année, la facture fiscale sera la même avec un barème gelé. En revanche, s’ils ont suivi l’inflation (+1,1%) en 2025, pour passer à 40 440 euros, son impôt sur le revenu s’affichera à 4 084 euros, soit 119 euros de plus.
En l’absence de gel, et donc avec une revalorisation de 1,1%, le barème de l’impôt sur les revenus touchés en 2025 serait le suivant :
- 0% entre 0 et 11 623 euros
- 11% de 11 623 à 29 637 euros
- 30% de 29 637 à 84 745 euros
- 41% de 84 745 à 182 277 euros
- 45% au-dessus de 182 277 euros
Avec ce même niveau de revenus de 40 000 euros en 2025 et un barème revalorisé, l’impôt de notre célibataire se limiterait à 3 890 euros. Soit 75 euros de moins que l’impôt sur ses revenus de 2024. Si ses revenus ont suivi l’inflation (+1,1%), il aurait alors payé 4 009 euros d’impôt avec un barème revalorisé, soit 75 euros de moins qu’avec un barème gelé.



















