Depuis une dizaine d’années, l’administration fiscale n’a cessé d’améliorer ses outils pour détecter la fraude fiscale des particuliers. A savoir «la violation délibérée de la réglementation fiscale». Mais en parallèle, elle éprouve toujours la plus grande difficulté pour évaluer leur pertinence et leur impact réel dans la lutte contre le phénomène, faute d’un chiffrage sérieux et incontestable de la fraude fiscale dans l’Hexagone. C’est ce constat d’une administration volontaire mais parfois dans le «brouillard» que dresse la Cour des comptes dans son rapport sur «la détection de la fraude fiscale des particuliers», dévoilé ce mercredi 15 novembre. Un travail amorcé, il faut le souligner, à la suite d’une consultation citoyenne lancée en 2022 par l’institution de la rue Cambon.

Dans ce rapport fouillé de près de 100 pages, les magistrats financiers ont porté leur attention sur «la détection des anomalies déclaratives et des irrégularités fiscales» liées aux impôts «directement acquittés par les particuliers (impôt sur le revenu, impôt sur la fortune immobilière, impôt sur les revenus de capitaux mobiliers, succession, donation, taxe foncière, taxe d’habitation, droits de mutation, NDLR)». Des impôts loin d’être négligeables pour les finances publiques… Selon la Cour, «ceux-ci représentaient plus de 160 milliards d’euros en 2022, soit 30% des recettes fiscales nettes recouvrées pour le compte de toutes les administrations publiques». En revanche, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et la contribution sociale généralisée (CSG), deux impôts qui pèsent aussi lourdement sur les épaules des particuliers ont été exclus du rapport, car «en pratique, ils sont liquidés et recouvrés sans l’intervention {des particuliers}».

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