Le bon plan du moment ? Les obligations semblent avoir actuellement tout pour séduire, avec un niveau de risque contenu et des taux souvent supérieurs à ce que propose l'épargne sans risque, en particulier depuis la baisse de rémunération du Livret A, le 1er août dernier. Aux Etats-Unis, les taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed) restent plus hauts qu'en Europe, et maintiennent les taux des obligations d'entreprises à un niveau élevé. En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) a, elle, bien baissé ses taux directeurs, mais les rendements des obligations d'Etat peuvent être encore attractifs (notamment en France, en raison de l'instabilité politique).

Toutefois, pour les particuliers, les possibilités d'investir en obligations restent limitées, si ce n'est via des paniers d'obligations (fonds obligataires, ou ETF) via un compte-titres ou une assurance vie. Pour pallier ce manque, la banque Trade Republic a annoncé, ce mercredi 15 octobre, une nouvelle gamme de produits obligataires disponible sur son application. Objectif : ouvrir aux épargnants une voie entre les livrets (trop peu rémunérés) et les actions, rentables sur la durée, mais trop volatiles à court terme : «Les obligations sont ainsi des titres financiers intéressants pour financer des projets à deux ou trois ans, un voyage, un apport immobilier, une voiture, etc.», résume Vincent Grard, directeur France de Trade Republic.

Les obligations versent des intérêts fixes sur une durée connue à l’avance

L'intérêt des obligations est en effet qu'elles consistent à prêter de l'argent à un Etat ou à une entreprise, qui, en échange, vous verse à échéances régulières des intérêts (le «coupon»), et vous rembourse la totalité du capital prêté à l'échéance. Si vous conservez l'obligation jusqu'au terme, vous connaissez donc le rendement que vous toucherez de façon récurrente grâce au coupon. Pour en bénéficier, Trade Republic élargit sa gamme d'obligations d'entreprises américaines auxquels vous pouvez souscrire, dont des géants comme Netflix, Apple, Amazon, Nvidia...

De nouveaux ETF obligataires datés font également leur apparition. Ces paniers d'obligations indiquent l'année de leur échéance : 2029, 2030… Vous pouvez ainsi financer vos projets prévus à une date connue, sur un principe qui ressemble aux comptes à terme : «Avec les ETF datés, le projet d’épargne revient au cœur de la stratégie. Le taux est bloqué, la durée est connue : c’est un coussin de stabilité dans un portefeuille», analyse Vincent Grard.

Prenons l'exemple de l'ETF «iShares iBonds December 2030» libellé en dollar émis par iShares (BlackRock). Cet ETF rassemble environ 500 obligations de plusieurs sociétés américaines (Oracle, Visa, Apple, HSBC…) et délivre des intérêts fixes de 4,19% jusqu'à son échéance en décembre 2030. Soit 41,9 euros par an pour 1 000 euros investis, avec un risque évalué à 3/7. Avec un panier de plusieurs centaines d'obligations, vous diluez en effet le risque de faillite et de perdre vos intérêts.

Mais vous pouvez aussi prêter directement à plusieurs sociétés. A échéance août 2030, l'obligation émise par Apple, par exemple, vous rapporte 3,82% pendant 4,9 ans. Soit, en investissant 1 000 euros, un revenu de 38,2 euros par an. Dans les deux cas, il faut déduire 1 euro de frais d'achat pris par l'application, les fonds de l'ETF s'il s'agit d'un ETF (0,12% par an pour celui cité plus haut), et les 30% du prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) qui s'appliquent aussi bien sur les intérêts que sur les plus-values dans le cadre d'un compte-titres.