Une «polémique artificielle», une «dénonciation calomnieuse» et surtout une «forme de mépris social». Après les révélations de Mediapart sur la prétendue non-validation du diplôme de Sébastien Lecornu, le Premier ministre a décidé de contre-attaquer. Visé par une plainte du Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (Snapen), il a d’ailleurs décidé de déposer plainte à son tour. Mais si la polémique vise tout particulièrement un membre du gouvernement, il semble que les faux diplômes ou les mensonges sur les CV soient monnaie courante actuellement, rapporte RTL.

Nos confrères se basent en effet sur les résultats d’une étude d’une société chargée de vérifier des diplômes pour des entreprises, Verifdiploma, pour qui les mensonges de ce type sont en hausse sur les CV. Rien que l’année dernière, Verifdiploma a inspecté 240 000 documents et a déploré 10% de faux. Selon la société spécialisée, ce chiffre est en forte hause, parce qu’en 2023, les faux diplômes ne dépassaient pas 6 à 7% du total.

Des faux très facilement accessibles sur internet

Surtout, Verifdiploma remarque que de plus en plus d’entreprises font appel à ses services. Ainsi, l’entreprise de vérification devrait recevoir 300 000 demandes cette année, c’est trois fois plus qu’en 2020, détaille RTL. Parmi leurs recherches, les experts de la société ont mis au jour deux types de fraudes : les diplômes totalement faux ainsi que ceux où les salariés mentionnent une formation qu’ils n’ont pas validée. Et s’il est très simple aujourd’hui de se procurer un faux diplôme sur internet ou sur les réseaux sociaux, moyennant 75 à 245 euros, les entreprises peuvent également très facilement vérifier.

Ainsi, il existe des entités spécialisées à l’image de Verifdiploma, qui font le travail pour elles. De leur côté, les employeurs peuvent également mener leurs propres recherches grâce aux annuaires ou aux réseaux d’anciens étudiants. Pour débusquer les mensonges, des entreprises n’hésitent pas à faire passer des tests de compétence (dans le cas de postes techniques) ou à multiplier les entretiens en cas de doute, soulignait Ouest-France.

Comme Capital l’avait déjà évoqué, produire un faux diplôme est puni par la loi. Le Code pénal prévoit une amende de 15 000 euros et jusqu’à un an de prison. A noter que dans certains cas, une entreprise peut poursuivre un salarié «menteur» pour escroquerie. A noter que la production d’un faux en écriture est passible de cinq à dix ans de prison, et même quinze ans si l’auteur du faux est dépositaire de l’autorité publique.