Vaste remise en question du télétravail dans les grandes entreprises. Il y a quelques jours, le dialogue social s’est tendu du côté de la Société Générale à la suite du souhait de la direction de réduire le nombre de jours en télétravail de ses salariés, de deux à un par semaine. Dénonçant la «brutalité du courrier [envoyé aux salariés, ndlr] et les difficultés qu'une telle décision pourrait générer pour beaucoup», l’intersyndicale a appelé à une grève ce vendredi 27 juin. L’histoire se répète du côté de Free, ont appris nos confrères des Echos.

En cause, la mise en place d’une nouvelle charte faisant évoluer également le nombre de jours en télétravail des salariés. Alors que dans l’entreprise comprenant 12 000 salariés, 15% sont concernés par le télétravail, la volonté de réduire le quota à dix jours par mois passe mal auprès des syndicats. Jusqu’alors, le nombre maximum de jours était fixé à huit. En outre, Les Echos ont appris que le nombre de vendredis «travaillables» à distance sera limité à deux par mois.

Vers un mouvement de grande ampleur ?

Toutefois, la direction assure que des décisions seront prises au cas par cas pour les personnes en situation de handicap, les personnes résidant à plus de 75 minutes de leur lieu de travail, les femmes enceintes ou encore les proches aidants. En outre, «pour la première fois en France», ce sera également le cas pour les collaboratrices atteintes d'endométriose. Mais face à ces nouvelles règles, deux des trois syndicats de l’entreprise FO et Printemps écologique ont déposé un préavis de grève mardi 1er juillet.

De nombreuses filiales pourraient être concernées, promettant un mouvement d’ampleur même s’il n’y aura pas d'impact sur les abonnés, selon la société. C’est le cas notamment de Free Mobile, Freebox, Free SAS, Free Réseau, Iliad SA ou encore Trax. Dans un communiqué, les syndicats fustigent l’attitude de la direction qui «reste sourde aux revendications» et rappellent que l'Inspection du travail «a émis des réserves sérieuses sur la légalité de plusieurs dispositions de cette charte». De son côté, la direction du groupe invoque un principe d’équité, notamment parce que «85 % (des) collaborateurs ne télétravaillent pas».

Des besoins de «collaboration et de proximité» dans les échanges

Selon la direction, la nouvelle charte mise en œuvre doit répondre à des besoins de «collaboration, de proximité et de rapidité dans les échanges». Si les syndicats appellent à de nouvelles négociations, ils réclament le «retrait immédiat» de la charte. En toile de fond, ils craignent un mouvement plus large visant à mettre la pression sur les salariés «dans un marché très concurrentiel», écho à la situation encore incertaine de SFR. A titre de comparaison, les salariés d’Orange disposent de douze jours de télétravail par mois, SFR deux jours par semaine, idem pour Bouygues avec également deux vendredis maximum à distance chaque mois.

>> Retrouvez notre série de podcasts sur le télétravail, ses bons et ses mauvais côtés