Le conclave sur les retraites joue les prolongations. Faute d’accord, les discussions entre patronat et syndicats, qui devaient initialement s’achever ce mardi 17 juin, se poursuivent jusqu’à ce lundi. Au cœur des débats figurent le sujet délicat de l’âge de départ à la retraite mais aussi celui de la pénibilité du travail. Mais pour le député Ensemble pour la République de l'Oise et ancien ministre Eric Woerth, l’enjeu est tout autre. Invité sur TF1 ce jeudi 19 juin, l’ex-ministre du Budget a d’abord estimé que la retraite est «un beau sujet parce que c’est une bonne nouvelle».

Et de poursuivre : «La bonne nouvelle, c'est que l'on vit plus longtemps, et plutôt dans une santé correcte, en bonne santé. Et vivre plus longtemps, ça veut dire aussi à un moment donné travailler un peu plus longtemps.» «C’est un vieux débat, c’est toujours les mêmes postures, toujours les mêmes arguments, toujours les mêmes guerres... Si on pouvait un tout petit peu dépolitiser, déstresser ce sujet», a-t-il exhorté.

François Bayrou propose une «prime» pour les salariés seniors

«La vraie question est de savoir comment on fait pour travailler plus longtemps, et comment les entreprises s'adaptent au travail plus longtemps, avec des salariés qui peuvent éventuellement, au fur et à mesure du temps, changer par la formation, changer de métier», a-t-il défendu. Dans cette optique, François Bayrou avait évoqué lundi l’idée d'une «prime» pour inciter les seniors à prolonger leur activité, en leur versant «une partie de (leur) retraite en plus de (leur) salaire». Une proposition qui n’a toutefois pas été retenue parmi celles susceptibles de figurer dans un éventuel accord à l'issue du conclave.

En revanche, l’accord pourrait inclure un abaissement de l'âge de départ sans décote à 66 ans et demi, contre 67 ans aujourd’hui. Une perspective qu'Eric Woerth a vivement critiquée : «Je ne pense pas du tout que le sujet soit d'abaisser l'âge d'acquisition des droits», a-t-il déclaré. Pour lui, il est «très difficile de baisser les 67 ans», car «ça coûte cher, ça coûte plus d'un milliard d'euros sans doute au bout d'un certain temps».

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Eric Woerth a également suggéré de faire évoluer le système actuel de retraite par répartition, en y introduisant une part de capitalisation. «Il faudrait peut-être hybrider un peu le système», a-t-il suggéré. Il reconnaît toutefois que cette transformation serait longue à mettre en œuvre, car elle impliquerait de financer simultanément les deux modèles.