«C'est d'une hypocrisie absolue !» Invité de la matinale d'Europe 1, le maire LR de Cannes David Lisnard fustige la porte ouverte par le camp présidentiel de revenir sur la réforme des retraites. Pour lui, il est urgent de signaler que si cette direction est maitenue, cela «pourra conduire à une censure» de la part des Républicains. Il s'inscrit dans le sillage du parti d'Édouard Philippe qui avait acté son refus de participer à «un gouvernement qui revient sur la réforme des retraites.»
Pour le maire cannois cette concession n'a aucun sens. «On nous dit il faut accentuer la stabilité car les comptes publics sont en difficulté.» Or d'après son analyse, revenir sur la réforme des retraites reviendrait précisément à aggraver la difficulté financière des comptes publics français. David Lisnard refuse en bloc la possibilité que le groupe LR supporte une suspension de la réforme des retraites. «On ne peut pas se fourvoyer.» martèle-t-il au micro de Sonia Mabrouk.
«Voter les bons textes»
David Lisnard affirme qu'il a exprimé à Bruno Retailleau l'importance de «voter les bons textes et refuser les mauvais» après les erreurs de Michel Barnier. Pour lui, à l'heure actuelle, la priorité est de travailler pour «l'intérêt du pays». «L'intérêt du pays, ce n'est pas de sauvegarder la droite LR, c'est une modalité» affirme le maire de Cannes, insistant sur l'importance de faire place au «pragmatisme» dans les circonstances actuelles.
Il y a quelques jours, Roland Lescure avait lui aussi vivement critiqué le coût gigantesque qu'une telle concession pourrait générer pour les finances publiques. Pour lui, «modifier la réforme des retraites, ça va coûter des centaines de millions en 2026 et des milliards en 2027» avait-il déclaré sur France Inter. Il faudra attendre le discours de politique générale de Sébastien Lecornu pour savoir si oui ou non, ce terrain de négociation au sujet de la réforme des retraites est maintenu par le gouvernement.
