Rien ne va plus pour les affaires d’Elon Musk. «De retour à passer 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 au travail et à dormir dans des salles de conférence/serveur/usine […]. Je dois être très concentré sur X et Tesla», a commenté le patron, qui dirige à la fois le fabricant de lanceurs SpaceX, le réseau social X, et le constructeur de voitures électriques. En effet, maintenant que le businessman milliardaire n’est plus vraiment apprécié à Washington, où certains estiment que son bilan au sein du gouvernement Trump est pour l’heure décevant, il va, comme il le dit, sérieusement travailler à redresser les comptes chez Tesla. Car la chute est brutale. Symbole de la révolution électrique il y a peu, la marque automobile américaine a vu ses ventes dans l’Union européenne s'écrouler de 52,6% en avril 2025, selon l’Association des constructeurs européens (ACEA). Au cumul des quatre premiers mois de l’année, la chute des immatriculations atteint même 46,1% (41 677 véhicules vendus contre 77 314), reléguant sa part de marché à seulement 1,1%, contre 2,4% un an plus tôt.

Tesla, ou la panne d'un leadership ?

Autrefois leader, Tesla est aujourd’hui dépassé par une dizaine de constructeurs sur le Vieux continent, comme Volkswagen, BMW, Renault ou le Chinois BYD. Quant au Model Y, longtemps roi du marché, il a désormais seulement droit à la neuvième place des ventes. Pendant ce temps, l’Elroq de Skoda (groupe Volkswagen) s’impose comme le SUV électrique préféré des Européens. Alors que le business de la voiture électrique poursuit sa progression en Europe (+26,4% de ventes sur un an), Tesla semble à contre-courant et figé sur ses acquis, face à des géants historiques, qui s’adaptent, innovent, localisent leur production et soignent leur positionnement. Le plus spectaculaire étant l'ascension fulgurante des marques venues de Chine : BYD, MG, Xpeng ou encore Leapmotor enregistrent une progression de 59% en un an sur les segments de l’électrique et des hybrides rechargeables. Soit une performance nettement meilleure que la moyenne du marché.

Parmi les causes de la moindre attractivité de Tesla, signalons sa gamme de véhicules, qui se renouvelle que trop lentement, face à l’évolution rapide de la concurrence. Mais aussi un handicap d’image, dû à la personnalité controversée d’Elon Musk. Les prises de positions politiques de l'homme d’affaires, et son implication dans la commission US chargée de proposer des coupes budgétaires massives, ont terni la réputation de Tesla auprès des consommateurs européens.

Alors que le bilan du constructeur n’est guère meilleur au niveau mondial (-13% de ventes au premier trimestre), Elon Musk veut croire à un redressement. Le 20 mai dernier, il affirmait même que la situation était «rétablie» et que les ventes étaient «bonnes». Il a aussi promis de consacrer moins de temps à la commission gouvernementale Doge.

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