Sur le plateau de BFMTV le 4 novembre dernier, le journaliste Raphaël Grably, spécialiste des sujets numériques, a expliqué s'être livré à une simulation d'achat sur l'application de la plateforme Shein. Et le fruit de sa petite enquête s'avère édifiant : au rayon vêtements pour hommes, il a notamment déniché un sweat-shirt siglé Lacoste, arborant le célèbre crocodile et vendu au prix de 14,54 euros. «Un best-seller» précise-t-il – à ce prix-là, on devine pourquoi, les tarifs avoisinant généralement les 70 euros pour ce type de produit.

«Lacoste, c'est ce qu'il y a écrit sur le vêtement» constate le journaliste, «mais est-ce un vrai ?» Même «surprise» du côté des sacs à main, où certains ressemblant à s'y méprendre à des produits de marque Vuitton – mais sans afficher les deux lettres caractéristiques de façon aussi ostentatoire que le sweat «Lacoste» – sont vendus à peine plus de 16 euros. Quelques clics plus loin, c'est une casquette barrée sur toute sa largeur de la marque «Lancel» qui s'affiche au prix de... 3,78 euros ! A Quentin Ruffat, porte-parole de Shein France présent sur le plateau, Raphaël Grably demande : «Ne craignez-vous pas d'irriter vos futurs voisins du BHV, qui sont justement ces fameuses marques ?»

«Si un produit nous est signalé, il est retiré dans la minute»

Mais la question qui se pose surtout : la plateforme Shein se rend-elle coupable de contrefaçon flagrante ? Quentin Ruffat est catégorique : «Absolument pas !» Devant la mine circonspecte de ses interlocuteurs, il insiste : «Attention aux termes juridiques ! Pour qu'un produit soit considéré comme de la contrefaçon à 100%, il faut qu'il y ait le jeu des 13 erreurs». Selon lui, la «politique de contrefaçon est très claire. Si ce sweatshirt est toujours en ligne, c'est qu'il respecte tout ce qui relève de la propriété intellectuelle. Si un produit nous est signalé, il est retiré dans la minute.» En février dernier, Lacoste a attaqué Shein en justice. Le dossier est toujours en cours d'instruction.