
«Je ne suis pas là pour faire un coup». Invité de la matinale de RMC et BFMTV, le propriétaire du BHV se défend de jouer sur le terrain de la polémique. Au contraire, Frédéric Merlin estime travailler pour le retour des clients dans ses boutiques. «Qu'est-ce que c'est le commerce physique? Si c'est pas essayer de réinventer en permanence pour faire sortir les gens de leur canapé avec leur iPad le samedi après-midi, nous n'allons pas y arriver !» clame-t-il au micro d'Apolline de Malherbe.
L'entrepreneur de 34 ans n'a pas peur des polémiques pour inciter sa clientèle à (re)pousser les portes de son grand magasin. «Moi ce que je crois, c'est que la cliente Shein, c'est une cliente jeune, c'est ce dont on a besoin dans nos magasins parce que c'est la même cliente qui sera capable d'acheter une fois tous les trois mois, tous les six mois un de nos produits de qualité, un sac de marque, un rouge à lèvres de marque. Je créerai pour cette jeune cliente l'objectif de venir au BHV». En collaborant avec le groupe d'ultra fast fashion, Frédéric Merlin se targue également de rendre plus accessible la mode à une clientèle plus modeste.
Une stratégie qui pourrait coûter cher
Frédéric Merlin va même encore plus loin. «100% de ce qu'on dépensera chez Shein sera remboursé en bon d'achat dans le BHV». Le dirigeant a imaginé cette «promotion commerciale» pour mener une «étude expérimentale». Son but est de comprendre comment se comporte les clients de Shein, qui ils sont et s'ils peuvent élargir leur consommation aux autres produits du BHV. Car Frédéric Merlin le rappelle, Shein représente 2% de son établissement. Le reste est consacré à d'autres fournisseurs. Des collaborateurs, pas toujours satisfaits. Certains refusent de rester en présence d'un groupe aussi controversé que Shein.
D'autres ont dénoncé des impayés de la part de la société de Frédéric Merlin, Société des Grands Magasins (SGM), qui possède le BHV Marais. Des «retards de paiements» nuance l'entrepreneur. «On doit entre 10 et 15 jours de chiffre d'affaires à nos fournisseurs, ça représente entre 5 et 12 millions d'euros» explique-t-il réfutant l'accusation d'un impayé de 17 millions d'euros. Il souligne par ailleurs avoir sorti le groupe des difficultés financières dont il était tributaire lors de sa reprise du grand magasin. «J'ai capitalisé l'entreprise à 58 millions d'euros, elle perdait entre 15 et 20 millions d'euros lorsque je l'ai récupérée». Reste à voir si le corner qui ouvre ses portes mercredi 5 novembre, suivra les prédictions de son instigateur.


















