C’est un métal lourd très dangereux pour la santé. Classé même comme cancérogène depuis dix ans, le cadmium est présent dans de nombreux produits alimentaires comme les pâtes, les biscuits, le pain de mie ou encore les céréales. Or, les médecins tirent la sonnette d’alarme, comme l’expliquait il y a quelques jours Capital, à cause de ses effets sur la santé. La contamination serait «très largement imputée à l’épandage d’engrais phosphatés contenant trop de cadmium», selon les médecins. D’ailleurs, selon l’UFC-Que Choisir, pour les non-fumeurs, il s’agit de la principale source d'exposition des consommateurs.

Et, en dehors des aliments cités précédemment, un autre attire l’attention des autorités sanitaires : le chocolat. En s’appuyant sur les tests que l’association de consommateurs a réalisés en 2021, il en ressort que la teneur en cadmium varie de 0,022 mg à 0,458 mg par kg de chocolat, soit une échelle de 1 à 20. Pourtant, tous les fabricants respectent les normes. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de risques. En effet, l’UFC-Que Choisir prend l’exemple d’une consommation quotidienne d’une barre chocolatée de 20g. «Ce sont jusqu’à 9 μg de cadmium qui sont potentiellement ingurgités», alerte-t-elle.

Les parcelles bio parmi les plus concernées

Or, quelles sont les règles ? La dose maximale retenue par les agences sanitaires française et européenne (Anses et Efsa) équivaut à 0,35 μg par kg de poids corporel et par jour. Cela représente 10,5 μg par jour pour un enfant de dix ans (pesant 30 kg) ou 26,25 μg pour un adulte (75 kg). Pour un enfant, la consommation d’une barre se rapproche donc dangereusement de la dose maximale tolérable. «Quant à la tablette entière, elle apporterait, au-delà de la crise de foie, entre trois et neuf fois la dose maximale !», alerte l’UFC-Que Choisir.

Comment expliquer cette contamination ? Par le cacao principalement, parce que géologiquement, le métal est davantage présent dans certaines régions du monde. C’est le cas notamment en Amérique latine où une partie du cacao mondial est produite, comme au Pérou, en Colombie ou en Equateur. Or, aujourd’hui, de nombreux labels bio ou équitables ont vu le jour dans ce coin du globe, et leurs parcelles sont les principales contaminées.

Les mesures prises sont-elles suffisantes ?

Selon le Syndicat du chocolat, il faut ajouter d’autres facteurs comme «l’acidité des sols ou les pratiques agricoles locales». Cela peut être les pesticides, les épandages d’engrais ou l’utilisation des cabosses et des feuilles comme source d’humus. Des limites sont fixées par les acheteurs qui ont conscience du problème et veulent «s'assurer que les produits finaux se situent en dessous des niveaux maximums autorisés», poursuit le syndicat. Suffisant face à un produit cancérogène ? Pour éviter la crise de foie, et des risques plus graves pour la santé, mieux vaut donc éviter une consommation trop importante et régulière de chocolat.