
Carklop n'a rien d'un Blablacar classique. Comme le souligne RMC Conso, cette nouvelle plateforme revendique être la première solution de «covoiturage transfrontalier» exclusivement destinée à l'achat de produits du quotidien à prix cassés. «Des milliers de Français traversent déjà les frontières pour leurs achats mais de manière désorganisée», fait valoir l'entreprise sur son site. En mettant en relation automobilistes et passagers, le service entend rationaliser ces déplacements coûteux et polluants, jusque-là organisés via des forums ou des groupes informels.
L'application promet de soulager le portefeuille dans un contexte où «l'inflation frappe durement le pouvoir d'achat des Français» note le fondateur de l'entreprise, Philippe Poulard . Et les écarts sont frappants : les prix en France sont en moyenne 92 % plus élevés que dans le reste de l'Europe. Un paquet de cigarettes coûte 53 % moins cher en Espagne, l'alcool est 15 % plus abordable en Italie, et même l'alimentation est facturée 11 % plus cher en France que dans les pays voisins, selon les chiffres d'Eurostat 2023 relayés par Carklop.
Un avantage financier, mais une menace pour les buralistes
Concrètement, l'utilisateur inscrit (après vérification de son identité) peut rejoindre un trajet vers six destinations (Allemagne, Espagne, Suisse, Andorre, Italie ou Luxembourg). D'après un exemple donné par Carklop, un aller-retour en Allemagne permet à chacun des trois passagers d'économiser 379,5 euros sur 33 paquets de tabac à rouler, contre une participation de seulement 11,5 euros par personne (carburant, péages et commission comprise).
Mais si l’avantage financier est indéniable, certaines voix s'élèvent. La plateforme est accusée non seulement de menacer les activités des buralistes et industriels français, mais aussi d'encourager la consommation de produits nocifs, fortement taxés en France pour des raisons sanitaires. L'équipe s'en défend : «Carklop ne fait la promotion d'aucun produit. Nous donnons simplement aux consommateurs les moyens de ne plus se faire matraquer financièrement et de faciliter une consommation plus juste». L'entreprise rappelle aussi les limites légales : quatre cartouches de cigarettes, 200 cigares ou encore 110 litres de bière peuvent être ramenés, pas plus : «chaque utilisateur est personnellement responsable des produits qu'il transporte» prévient Carklop.


















