Nouvelles révélations dans l’affaire Bétharram ? Selon Mediapart, François Bayrou aurait accordé plus de 200 000 euros de subventions à l’établissement catholique privé entre 1995 et 1999. A cette époque, l’actuel Premier ministre était président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques, période durant laquelle des faits de violences avaient déjà été signalés. Le site d’investigation précise que François Bayrou a approuvé l’octroi d’un million de francs de subventions au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, soit près de 223 000 euros.​

Cette somme aurait été versée à l’occasion de trois subventions facultatives. La première, d’un montant de 300 000 francs (soit 73 000 euros) et votée le 29 septembre 1995 par le conseil général des Pyrénées-Atlantiques, était destinée à financer une «opération exceptionnelle de mise en sécurité». Il était notamment question de la démolition et de la reconstitution d’un bâtiment, précisent nos confrères qui ont consulté des documents de l’époque.​

L’établissement privé a bénéficié d’une nouvelle subvention en 1998, s’élevant à 299 655 francs (70 000 euros), pour la rénovation de sa cantine, puis d’un dernier soutien en 1999 de 345 119 francs (80 000 euros) pour financer la suite de ces travaux. Ces subventions ont été accordées alors que des violences au sein de l’établissement avaient déjà été signalées, souligne Mediapart.​

Une commission d’enquête et une audition sous serment

De son côté, François Bayrou nie toujours en bloc avoir eu connaissance de faits de violences dans le collège-lycée, où plusieurs de ses enfants ont été scolarisés et où son épouse a enseigné le catéchisme. A la suite des révélations sur les violences commises au sein de l’institution Notre-Dame de Bétharram, une commission d’enquête parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires a vu le jour, comme le rappelle France info.​

Elle dispose de trois mois pour mener ses investigations et auditionnera les victimes, l’administration de l’Education nationale, mais aussi le Premier ministre François Bayrou, comme le souhaite la présidente de la commission, la députée socialiste Keloua Hachi.​ Le Premier ministre sera entendu par la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Bétharram le 14 mai prochain. Il répondra sous serment. Lors d’auditions à l’Assemblée, le juge Christian Mirande a également mis la défense du Premier ministre en difficulté, rapporte le Huffington Post.