Alors que Sébastien Lecornu planche sur le budget 2026, Sophie Binet met la pression sur le nouveau Premier ministre. Face à un contexte social tendu, la secrétaire générale de la CGT appelle à un virage clair du gouvernement. «C’est la première fois qu’il y a trois journées de grève et de manifestation en un mois, sans gouvernement, ni budget. Ça montre le niveau de colère sociale», a-t-elle déclaré ce jeudi 2 octobre sur l’antenne de BFMTV. «Nous manifestons maintenant parce que nous sentons que c’est maintenant que les arbitrages se font et nous voulons être entendus», a-t-elle ajouté.

La dirigeante syndicale demande un rejet pur et simple du projet budgétaire porté par l’ex-locataire de Matignon. «Nous voulons, d’abord, que la copie de François Bayrou soit définitivement enterrée, ce qu’il n’est pas le cas aujourd’hui», insiste-t-elle. Elle critique notamment l’absence de clarification de la part de Sébastien Lecornu sur plusieurs points sensibles : «Le Premier ministre ne nous a toujours pas dit qu’il ne ferait pas la réforme des retraites, qu’il ne ferait pas d’année blanche (…) Il ne nous a pas dit non plus ce qu’il voulait faire en matière de santé, alors que François Bayrou prévoyait de doubler le montant des franchises médicales. Il ne nous a pas dit ce qu’il souhaitait faire sur les services publics, alors que le budget précédent prévoyait de supprimer 3 000 postes de fonctionnaires», a-t-elle énuméré.

«Ça fait huit ans que l’on passe à la caisse»

Et de conclure, d’un ton ferme : «Donc nous voulons que tout ça soit envoyé à la poubelleUn discours offensif qui s’inscrit dans une opposition frontale aux politiques menées depuis plusieurs années : «Ce que nous voulons, c’est qu’il n’y ait pas de recul pour les travailleurs et les travailleuses. Ça fait huit ans que l’on passe à la caisse, on n’en peut plus !», a-t-elle lancé.

Sophie Binet accuse également les politiques fiscales récentes d’avoir creusé les déficits publics. Selon elle, la dette «a augmenté du fait des cadeaux pour les plus riches et pour les plus grandes entreprises». «Pour la réduire, il faut aller prendre vers ceux qui sont responsables de ces déficits, à savoir les plus riches et les plus grandes entreprises», estime-t-elle. «Toutes les études économiques montrent que le déficit a augmenté parce que les recettes ont baissé, et ce n’est pas que les dépenses qui ont augmenté, ce sont les recettes qui ont baissé», a-t-elle insisté.