Alors qu’une proposition de loi visant la nationalisation d’ArcelorMittal France, déposée par les députés de La France insoumise, est débattue ce jeudi 27 novembre à l’Assemblée nationale, le président du groupe, Alain Le Grix de la Salle, a réaffirmé ce jeudi 27 novembre sur franceinfo son opposition à cette initiative. «Nos sites sont exposés aujourd’hui aux surcapacités mondiales et aux importations destructrices des marchés européens. Nous sommes face à une concurrence déloyale et la nationalisation ne règle en rien ce problème, a-t-il expliqué.

Pour le dirigeant, la compétitivité des sites français d’ArcelorMittal repose sur des investissements massifs réalisés ces dernières années : 1,7 milliard d’euros investis ces cinq dernières années, avec notamment 250 millions d’euros annuels consacrés à la maintenance, soit 1,2 milliard sur la même période. En proie à de sévères difficultés, ArcelorMittal France doit faire face à un marché en forte contraction. La demande d’acier a baissé de «20% ces cinq dernières années» en Europe et «de plus de 30%» en France, souligne Alain Le Grix de la Salle.

Une baisse de 10 % des effectifs en dix ans

Selon lui, la désindustrialisation a déplacé la demande vers l’Allemagne et l’Italie, obligeant le groupe à adapter ses effectifs et sa production. Ainsi, les effectifs français sont passés de 28 000 salariés au moment du rachat par l’Indien Mittal il y a vingt ans à 14 000 aujourd’hui, soit une baisse de 10% sur la dernière décennie.

Face aux critiques concernant l’emploi et la souveraineté industrielle, le dirigeant nuance : les grands sites français, tels que Dunkerque ou Fos, ne fournissent ni l’armement ni le nucléaire, considérés comme secteurs stratégiques. «Quand on parle de souveraineté, on parle de souveraineté européenne par rapport aux importations (chinoises, Ndlr)», précise-t-il, rejetant toute idée de risque de rupture de la chaîne d’approvisionnement en acier pour les usines françaises d’armement.