Une première étape a été franchie à l’Assemblée nationale avec l’adoption du projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026. Toutefois, rien n’est encore joué et l’avenir du budget de l’Etat est encore incertain. Un climat d’instabilité qui inquiète le président du groupement Mousquetaires. Interrogé sur Franceinfo ce jeudi matin, Thierry Cotillard a réclamé de la stabilité. «Ça pèse. On en a besoin, les chefs d’entreprises, pour investir et embaucher», a-t-il souligné, jugeant que le climat politique et budgétaire actuel influait fortement sur les consommateurs.

«Ça pèse sur la consommation. On les voit plus souvent faire les courses. Quand on dépense, on dépense moins», a-t-il détaillé, tout en mentionnant un élément «révélateur» : tout ce qui est non-alimentaire et non-essentiel. Prenant comme exemple les enseignes de bricolage du groupe, Thierry Cotillard note que les dépenses ont baissé de 5%. «C’est important qu’on avance, qu’on donne de la perspective et de la confiance aux Français», a-t-il exhorté.

Thierry Cotillard craint la suppression de la CVAE

Mais plus globalement, le patron de grande distribution redoute les effets sur les entreprises. S’il considère que l’adoption du PLFSS est une «première étape positive», ce qui arrive «ne va pas être favorable». «Les entreprises vont certainement payer l'addition de ce budget 2026. On risque de taper sur l’allègement de nos cotisations patronales, la CVAE pourrait être supprimée», a-t-il mis en garde.

Selon lui, des artisans, comme le coiffeur, ou d’autres professions vont «devoir licencier parce qu’il ne sera pas aidé à embaucher. On va vers un risque d’asphyxie de l’économie», a insisté celui qui emploie 160 000 personnes en France. «Quand vous avez un pays comme la France où vous ne savez pas à quelle sauce vous allez être mangé en termes d’impôts, vous avez un niveau d’épargne qui n’existe pas ailleurs», a martelé Thierry Cotillard.

Il a enfin fait le comparatif avec deux autres pays dans lesquels le géant de la grande distribution est présent, à savoir le Portugal et la Pologne. «C’est cinq à six points de moins sur l’épargne que l’on retrouve sur la consommation.» En septembre dernier, le grand patron avait salué la hausse du pouvoir d’achat, mais espérait une relance de la consommation alors que les prix avaient fortement augmenté. A quelques jours de Noël, les consommateurs restent pourtant prudents.