Patrick Martin ne mâche pas ses mots. Le président du Medef a qualifié ce jeudi 20 novembre le projet de budget 2026 de «suicidaire», pointant du doigt les hausses d'impôts prévues pour les entreprises et adoptées à ce stade par les députés. «On attend que le Sénat enraye la machine infernale avec un certain nombre d'impôts, de taxes qui ont été votés à l'Assemblée nationale en totale irresponsabilité», a-t-il déclaré à la presse lors d’une visite à Saint-Etienne, comme le rapporte BFMTV. Le projet de loi de finances 2026 reste pour l’instant en discussion à l’Assemblée nationale, le Sénat devant se prononcer prochainement.

Si la chambre haute venait à valider la version adoptée par les députés, «c’est 53 milliards d’augmentation des impôts pour les entreprises. C’est absurde, c’est suicidaire», a fustigé Patrick Martin, dénonçant un texte qui «pénalise les investisseurs, les actionnaires et les épargnants». Le président du Medef a également critiqué la suspension de la réforme des retraites et la réduction des aides à l’apprentissage, jugeant l’ensemble du projet «intellectuellement incohérent». «On est en train de creuser nos tombes», a-t-il alerté.

L’apprentissage, un «trésor national» à protéger

Sur le sujet de l’apprentissage, Patrick Martin s’est montré particulièrement préoccupé : «Ça m’inquiète et ça me choque (…) parce qu’on parle des jeunes et (…) parce qu’on avait enfin une grande réussite française». Pour lui, ce dispositif mérite d’être «préservé comme un bijou, comme un trésor national». Mais au contraire, «au motif d’économies budgétaires court-termistes, on remet en cause cette magnifique réussite française», a-t-il regretté.

Le calendrier parlementaire pourrait toutefois retarder l’adoption définitive du budget. Le Sénat a indiqué ce jeudi qu’il ne pourrait pas procéder au vote solennel avant le 15 décembre. Le gouvernement prévoit de présenter un projet de loi spéciale si un accord n’était pas trouvé avant le 31 décembre.