L’alerte de Jean-Pierre Farandou. Invité de la matinale de France Inter, mardi 4 novembre, le ministre du Travail et des Solidarités est revenu sur le budget de la Sécurité sociale, débattu à l'Assemblée nationale. «Ce qui doit être compris, c'est l’état des comptes de la Sécurité sociale», a-t-il plaidé. Selon le responsable, «c’est pour cela qu’on [le gouvernement, NDLR] est amené à faire des propositions qui peuvent sembler parfois un peu agressives pour les Français». Pour autant le ministre assume cette position.

«Si on n’a pas le courage de s’attaquer à bras-le-corps à son équilibre, ça va déraper», justifie-t-il. Pire encore, Jean-Pierre Farandou craint que l’on arrive «à un moment où on ne sera plus capable de payer les retraites, de payer les remboursements». C’est pourquoi le gouvernement a formulé plusieurs propositions afin de ne pas aggraver le déficit de la Sécu. Des mesures qui concernent aussi bien les recettes que les économies à faire.

Une proposition polémique

Jean-Pierre Farandou a été interrogé sur une mesure en particulier. Le gouvernement a ainsi proposé que la prime de Noël ne soit versée qu’aux plus précaires, c’est-à-dire ceux touchant le revenu de solidarité active (RSA) et les chômeurs en fin de droit, tout en excluant les personnes n’ayant pas d’enfants du dispositif. Le ministre du Travail ne s’est pas dit fermé à l’idée de réfléchir à remettre en question cette décision, mais il indique qu'à l’instar des autres propositions, il veut connaître «l’économie qui va avec». Et pour cause, il se place en «garant des comptes de la Sécurité sociale».

Une position qui pourrait agacer certains qui voient ici une différence de traitement entre les très riches et les plus pauvres. Mais le ministre du Travail préfère éluder cette problématique. Il préfère insister sur l’importance de faire des économies pour préserver notre modèle social. «L’État français a été très généreux et tant mieux. Il y a eu une époque de générosité sur toutes les politiques sociales. Je pense que maintenant, il faut faire attention», développe-t-il. Et de préciser : «Il faut accepter cette idée que la générosité qu’on a connue pendant des décennies est peut-être arrivée à son terme.» Jean-Pierre Farandou craint en effet que la France n’ait plus «les moyens» de ses ambitions.

>> Notre service - Faites des économies en testant notre comparateur d’Assurances Santé