
La Sécurité sociale s’enfonce dans le rouge. Dans une note publiée ce lundi 3 novembre, la Cour des comptes prévoit un déficit record de 23 milliards d’euros en 2025, selon les données du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, soit 7,7 milliards de plus qu’en 2024. En deux ans, le déficit aura ainsi doublé, un signal d’alarme pour l’ensemble du système social français. «Une telle situation n’est pas soutenable dans la durée», alerte la juridiction dirigée par Pierre Moscovici. Selon la Cour, il est impératif de «définir une trajectoire crédible de retour vers l’équilibre, condition préalable à une reprise de dette sociale par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES)».
Le déficit s’explique par un affaissement conjoncturel des recettes lié au ralentissement économique et à une croissance peu favorable aux recettes sociales, malgré un alourdissement des prélèvements obligatoires affectés à la Sécurité sociale en 2025, explique l’institution chargée du contrôle des finances publiques. Les dépenses sociales, elles, restent «structurellement dynamiques» et croissent plus vite que les recettes (+3,6% contre +2,5%).
Des promesses de redressement… mais des incertitudes subsistent
La Cour des comptes souligne également que le PLFSS pour 2026 prévoit «un effort important (…)pour réduire le déficit», qui devra être confirmé par le Parlement. Mais la juridiction met en garde : «le redressement envisagé (est) exposé à de fortes incertitudes», notamment en raison d’un dépôt tardif du texte et de doutes sur son évolution lors des débats parlementaires.
Au-delà de 2025, la trajectoire financière reste préoccupante : d’ici à 2029, l’accumulation des déficits pourrait conduire à une nouvelle dette sociale de plus de 100 milliards d’euros, avec un risque sérieux de tensions de liquidité pour l’Acoss, l’agence chargée de la gestion de la trésorerie de la Sécurité sociale. Alors que l’examen du PLFSS débute ce mardi à l’Assemblée nationale, la question du financement et de l’équilibre du système social s’impose comme un enjeu majeur pour les années à venir.

















