
Bis repetita pour les taxis. La profession envisage de bloquer de nouveau les aéroports parisiens «dans les prochains jours». Mardi 24 juin, les fédérations de taxis avaient rendez-vous au ministère de la Santé avec le ministre Yannick Neuder et sa collègue des Comptes publics, Amélie de Montchalin, à propos des nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients. Mais l’entrevue n’a pas été fructueuse pour les conducteurs de taxi.
«La profession veut maintenir une mobilisation et certainement une mobilisation dans les prochains jours parce qu’on a vraiment le sentiment qu’on n’avance pas du tout», a expliqué à l’AFP Rachid Boudjema, président de l’Union nationale des Taxis. «On est en train de se projeter sur l’éventuel mouvement qu’il pourrait y avoir, et le cas échéant, ça pourrait être les aéroports», a-t-il ajouté.
Début juin, déjà, les fédérations de taxis avaient annoncé un blocage de l’accès aux aéroports parisiens. «Il faut re-maintenir la pression, très prochainement, ça va etre les aéroports Charles de Gaulle et Orly», a déclaré au mégaphone Békir Békir, l’une des figures du mouvement, devant quelques dizaines de chauffeurs de taxi réunis devant le ministère de la Santé à Paris.
À quoi les fédérations de taxis s’opposent-elles ?
Les taxis s’opposent depuis maintenant plusieurs mois contre la nouvelle convention de l’Assurance maladie qui régit le transport des malades. Selon les nouveaux tarifs qui doivent prendre effet le 1er octobre prochain, les chauffeurs seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge fixé à 13 euros et d’une tarification kilométrique.
Mardi, à l’issue de la réunion au ministère de la Santé, Yannick Neuder a affirmé : «Il y a des propositions qui sont sur la table, qui vont leur être formalisées dans les 24 heures par mail et on leur a demandé en retour une réponse pour le début de la semaine prochaine», rapporte l’AFP. Amélie de Montchalin a, elle, indiqué : «Nous cherchons à trouver le point d’acceptabilité avec des acteurs qui comprennent et qui mesurent à quel point nos enjeux financiers sont des enjeux réels.»
En effet, l’objectif de cette réforme est de contrôler la hausse de la dépense de transports sanitaires qui ne cesse d'augmenter années après années : en 2024, ce poste pèse pour 6,74 milliards d’euros, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45% depuis 2019. «Nous voudrions, à horizon de trois ans, avoir une dépense qui soit 150 millions inférieurs à ce qu’elle serait sans les mesures que nous prenons, alors que les trajets effectués pour les assurés (sociaux) par les taxis représentent une dépense de 3 milliards d’euros pour la Sécurité sociale en 2024», a rappelé Amélie de Montchalin.



















