Y a-t-il trop d’arrêts maladie en France ? En tout cas, ils coûteraient trop cher à l’Assurance maladie. Alors, pour réduire son déficit, le gouvernement table sur plusieurs mesures, dont celle où la Sécurité sociale interviendrait plus tard dans l’indemnisation des arrêts maladie. Actuellement, lorsqu’un salarié bénéficie d’un arrêt maladie, il peut être indemnisé dès le premier jour si son entreprise prend en charge le délai de carence de trois jours prévu par le Code de la Sécurité sociale, rappelait Capital.

Toutefois, avec le nouveau projet du gouvernement, la Sécurité pourrait repousser cette prise en charge et les assureurs seraient invités à assurer le relais potentiellement jusqu’au septième jour d’absence. Invité sur le plateau de BFMTV mardi 29 juillet, le ministre de la Santé a voulu responsabiliser les Français en soulignant que c’était «une chance en France que l’on puisse s’arrêter de travailler, pour se soigner, se protéger et surtout (…) ne pas contaminer ses collègues».

Une mise en garde aux médecins également

Mais il a insisté sur la nécessité d’utiliser les arrêts maladie «avec modération et bon usage». Yannick Neuder s’est déclaré «choqué» à chaque fois qu’il entend : «Puisque c’est comme ça, je me mets en arrêt de travail.» Le ministre de la Santé a rappelé qu’un médecin prescrivait un arrêt maladie «si votre état de santé ne permet pas de poursuivre le travail». Il faut donc être «citoyen» et ne «pas solliciter un arrêt de travail si son état de santé ne le nécessite pas».

Le ministre s’est également tourné vers les médecins en les appelant à la responsabilité. «C’est une prise de conscience collective si on veut sauvegarder notre système de protection sociale», a lancé Yannick Neuder, réclamant de «faire attention» aux prescriptions. Le gouvernement veut mettre fin «aux abus» et aux «dérives», a une nouvelle fois confirmé la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles Catherine Vautrin.

Selon Yannick Neuder, les arrêts maladie ont augmenté de «6,4 %», soit un surcoût de «17 milliards d’euros» pour le secteur privé et de «27 milliards d’euros» au total, si l’on prend en compte ceux des fonctionnaires. Mais le ministre de la Santé n’a pas précisé à quelle période ces chiffres correspondaient. Des discussions doivent encore avoir lieu avec les partenaires sociaux.