«L'Etat doit rester exemplaire, mais pas seul». Par ces mots, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, rappelle que l’important défi de ramener le déficit public français sous 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2029 relève de tous les acteurs, et donc des Français. Ainsi, auprès des Echos, il souhaite un effort de «tous, à commencer par les plus favorisés», avant de rappeler que «l’Etat ne représente qu'un gros tiers des dépenses totales».

Alors que «nos dépenses sont supérieures de plus de 9 points de PIB à celles de nos voisins européens», François Villeroy de Galhau appelle à ce que l'effort soit «partagé et juste». Dans une tribune publiée dans Le Monde, trois économistes français, Olivier Blanchard, Jean Pisani-Ferry et Gabriel Zucman sont favorables à la taxe qui porte le nom de ce dernier, visant à faire contribuer les ultra-riches. Pour rappel, François Bayrou a déclaré vouloir «demander un effort à tous les Français».

La dette pourrait augmenter jusqu'à 120 % du PIB en 2027

Afin de trouver 40 milliards d'euros d’économies, le gouvernement a envisagé d’augmenter la fiscalité, à travers notamment la TVA sociale. Désormais, il privilégie la réduction des dépenses publiques pour réduire le déficit public à 4,6 % du PIB l'an prochain après 5,4 % attendus en 2025. Or, le patron de la Banque de France estime que la dette française va augmenter jusqu'à 120 % du PIB en 2027 avec une charge d'intérêts supérieure à 100 milliards d'euros d’ici 2030.

«La menace est que la France soit prise en ciseau entre des prêteurs de plus en plus exigeants (…) et des dépenses de plus en plus pressantes», prévient-il. «Seul le cap des 3% de déficit (...) permettra de stabiliser ce ratio», ajoute François Villeroy de Galhau. «C'est l'intérêt national», a-t-il conclu.