
La méthode Trump fait grincer des dents outre-Atlantique. Depuis son retour à la Maison Blanche, le président multiplie les limogeages au sein de l’administration américaine, visant les hauts fonctionnaires jugés en désaccord avec sa ligne politique. Dernière éviction brutale : celle d’Erika McEntarfer vendredi 1eraoût. Quelques heures après la publication de chiffres du chômage défavorables, la cheffe du Bureau des statistiques du travail a été congédiée.
Estimant que ces données nuisaient à son discours triomphaliste sur l’économie, Donald Trump a accusé l’agence de manipulation «pour donner une mauvaise image des républicains et de MOI-MÊME», a-t-il écrit sur Truth Social — sans toutefois avancer la moindre preuve. Une éviction qui a suscité l’indignation de plusieurs personnalités politiques et économiques, comme le rapporte Ouest-France. Pour l’ex‑secrétaire au Trésor Larry Summers, Donald Trump a limogé Erika McEntarfer parce qu’«il n’aime pas les chiffres qu’elle produit». De son côté, le sénateur démocrate Bernie Sanders dénonce un président qui ne veut désormais que des «laquais qui diront ce qu’[il] veut entendre».
«Il dirige les Etats-Unis comme son empire»
Interrogée par nos confrères, Anne Deysine, professeure des universités et auteure du livre Les juges contre l’Amérique, estime que le président «veut exercer un pouvoir absolu et diriger les Etats‑Unis comme il a dirigé l’empire Trump». «Il ne faut donc aucune voix dissidente qui puisse s’opposer à sa vérité, non fondée sur les faits et les chiffres», analyse-t-elle.
Peu après son investiture en janvier, Donald Trump annonçait déjà vouloir limoger «plus de 1 000 fonctionnaires» jugés insuffisamment alignés avec sa doctrine «Make America Great Again». Tous les secteurs sont visés : justice, promotion de la diversité, voire la Fed — où Jerome Powell est particulièrement pris pour cible après avoir refusé de baisser les taux.
Dans ce contexte, les contre-pouvoirs s’effritent : le Congrès se retire, la Cour suprême valide des licenciements immédiats, jugés illégaux par certains experts. Pour Anne Deysine, Donald Trump adopte un style autoritaire similaire à celui des dirigeants qu’il admire, tels que Vladimir Poutine et Xi Jinping.


















