C’est un véritable jeu d’équilibriste auquel s’adonne le gouvernement. Alors que l’exécutif souhaite ramener le déficit public de la France à 4,6 % en 2026 et sous la barre des 3 % d’ici à 2029, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, avait expliqué le 13 avril dernier sur BFM Politique que cet objectif ne pourrait être atteint qu’avec un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros. Si le locataire de Bercy était resté flou sur la manière de procéder, ce dernier avait toutefois été catégorique : cet effort financier ne passera pas par une augmentation des impôts pour les ménages les plus modestes.

Alors que la suppression de certaines niches fiscales est à l’étude pour endiguer le dérapage du déficit public qui s’est creusé à 5,8 % du PIB en 2024, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a confirmé mercredi 23 avril sur le plateau de Bonjour ! La Matinale sur TF1, que le gouvernement ne s’interdisait rien pour y parvenir. «Rien, absolument rien n’est écarté mais rien n’est décidé. Tout est sur la table», a-t-elle indiqué en référence aux dernières déclarations de la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin.

Les retraités dans le viseur ?

À l’occasion d’un entretien au Parisien dimanche 19 avril, la membre de l’exécutif a en effet ouvert la porte sur une possible suppression de l’abattement fiscal de 10 % des retraités pour frais professionnels. «Je pense, à titre personnel, qu'on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement», avait déclaré la ministre. Jusque-là considérée comme intouchable, la suppression de cette niche fiscale pourrait pourtant avoir de lourdes conséquences pour les retraités. En effet, certains d’entre eux aujourd’hui non imposables pourraient le devenir, quant à ceux qui y sont déjà redevables, son montant pourrait augmenter. «Nous sommes dans le moment où nous regardons toutes les niches fiscales. Nous évaluons combien elles coûtent, combien elles rapportent, leur intérêt social et économique», a détaillé Sophie Primas.

Si comme le rappelle Le Point, le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Gilbert Cette, avait plaidé en janvier pour une suppression de cette niche fiscale, la porte-parole du gouvernement a tenu à rappeler que l’exécutif se trouvait actuellement dans «un moment de diagnostic» en se voulant être le plus neutre possible. «Il y a aura ensuite des choix qui seront faits», a-t-elle expliqué tout en précisant que ceux-ci seraient annoncés aux alentours du 14 juillet prochain.