
Cette année, la «journée de la libération sociale et fiscale» tombe ce vendredi 18 juillet, avance une étude réalisée chaque année depuis 16 ans par l’Institut économique Molinari. Selon l’organisme de recherche aux accents libéraux, cela signifie que le jeudi 17 juillet était le dernier jour de l’année où le salarié moyen français, célibataire et sans enfant, travaille pour la collectivité. Autrement dit, la journée de libération sociale et fiscale est «le jour où le salarié moyen arrête en théorie de payer des charges et des taxes et peut disposer à sa guise des fruits de son travail», précise l’institut.
Il s’agit en réalité d’un indicateur créé en 1948 par l’homme d’affaires américain libéral, Dallas Hostetler. Le concept de «tax freedom day» a ensuite été cédé à la Tax Foundation, un think tank étudiant la fiscalité. Cette journée a été reprise par un économiste appartenant à l’école néolibérale de Chicago, Milton Friedman en 1980 dans une de ses publications. L’Institut économique Molinari qui dit vouloir «favoriser la liberté et la responsabilité économique» se l’est approprié des années plus tard.
Comment la «journée de libération fiscale» est-elle calculée ?
Cet indicateur, dont certains ont déjà pointé du doigt les limites, est calculé pour l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE). Les calculs tiennent compte des cotisations patronales et salariales aux régimes obligatoires de droit public ou de droits privés, de l'impôt sur le revenu et de la TVA en 2025. Sur son site Internet, l'Institut économique Molinari explique que la méthode de calcul repose sur ce que paie l’employeur au titre du salarié, ce qui est parfois appelé le «salaire complet» ou le «super brut». Ce montant finance les cotisations sociales dites «patronales» et le salaire brut. Puis l’institut déduit les cotisations sociales, l'impôt sur le revenu et la TVA associée aux consommations de biens et services du salaire brut afin d’obtenir le pouvoir d’achat réel du salarié. Notez que plusieurs institutions internationales comme l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) calculent chaque année la pression fiscale en termes de ratio impôts/PIB. Selon la dernière étude statistique, la France occupait en 2023 et depuis l’année précédente, la première place des pays membres de l’OCDE avec un ratio de 43,8%.
«Cette étude permet de mesurer le coût réel des services publics et de la sécurité sociale pour un salarié moyen célibataire et sans enfant», argumente l’institut. Les charges et impôts sont rapportés au «super brut» du salarié moyen afin d’obtenir «le taux de pression sociale et fiscale réel dans chacun des pays de l’UE». «Les pourcentages n’étant pas parlants pour tous, le calcul est rapporté à une année pour déduire le moment à partir duquel le salarié moyen recouvre la liberté d’utiliser, comme il veut, son pouvoir d’achat, en consommant ou épargnant», ajoute l’organisation.
Quelle position occupe la France en comparaison à ses voisins européens ?
La France apparaît comme le pays européen dont la journée de libération fiscale est la plus tardive dans l’année. Suivent la Belgique (le 16 juillet) et l’Autriche (le 14 juillet). Malte occupe la première place du podium avec une journée de la libération fiscale fixée au 15 avril. Le pays est suivi de Chypre (le 24 avril) et du Royaume-Uni (le 8 mai) qui ne fait plus partie de l’UE depuis le Brexit en 2020.
La journée de libération sociale et fiscale de la France a reculé par rapport à l’année dernière à hauteur d’un jour. Selon l’institut, cela s’explique par l’augmentation de 0,40% de la fiscalité sur le salarié moyen en 2025 pour atteindre 54,4% lorsqu’on «tient compte des cotisations sociales, la CSG (contribution sociale généralisée) et la CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale), l’impôt sur le revenu et la TVA».
Les Français sont les plus fiscalisés au sein de l’UE depuis 2023 affirme l’institut. Le salarié moyen français coûte 62 282 euros à son employeur. Mais après application du taux de fiscalité de 54,4%, il ne lui reste, en moyenne, que 28 400 euros nets de charges et impôts. La plupart de ces prélèvements obligatoires sont des cotisations patronales (à 56%) et salariales (30%), l'impôt sur le revenu (8%) ou la TVA (6%) sont moins prépondérants.
«Les charges sociales permettent de financer des services collectifs dont les salariés bénéficient directement ou indirectement à des degrés divers», rappelle l’institut économique Molinari sur son site.



















