C’est l’une des conséquences directes de la guerre en Ukraine et des sanctions occidentales. Vendredi 12 septembre, la Banque centrale russe a décidé d’abaisser son taux directeur de 18 % à 17 %. Mais malgré cette baisse qui résulte de la dégradation de l’économie du pays, les taux restent toujours très élevés pour tenter de réguler une inflation à plus de 8 % en l’espace d’un an.

Si ces chiffres sont plus qu’alarmants, ce n’est rien à côté de celui de l’alimentaire. En effet, alors que le conflit avec l’Ukraine, débuté en février 2022, continue de faire rage, le quotidien des habitants devient de plus en plus compliqué selon le «bortsch index». Du nom d’une délicieuse soupe cuisinée dans toutes les familles russes, le prix des aliments pour la composer est aujourd’hui devenu un indicateur de la santé économique de la Russie. En effet, en 2014, alors que la Russie est sous le coup de sanctions internationales après l’annexion de la Crimée, une enseignante à la retraite, Natalya Atuchina, fait un constat effarant : le prix des patates, des betteraves, des choux et des oignons avec lesquels elle prépare ce plat typique, s’envole. Le bortsch index est alors né.

Le prix des pommes de terre multiplié par trois

À l’époque, entre 2014 et 2015, le prix du bortsch avait alors augmenté de 49,5 %, rapporte Le Midi Libre. Dix ans plus tard, sans surprise, le plat coûte plus cher. Et même beaucoup plus. Selon les données gouvernementales relayées par le quotidien russe Kommersant, en mai dernier, sur un an, les prix des aliments du bortsch se sont envolés : oignons (+ 87 %), choux (+ 56 %), betteraves (+ 12 %), seules les tomates connaissent une inflation contenue (+ 1,2 %).

Mais ce sont bel et bien les pommes de terre qui ont connu la hausse la plus importante. Alors que chaque année les Russes en consomment 131 kilos par habitant, ces dernières ont vu leur prix croître de 300 % sur un an. Désormais, la pomme de terre russe est donc trois fois plus chère que dans le reste du monde. En cause : des coûts de production qui ont augmenté (gaz, électricité) ou le manque de main-d’œuvre. L’oblast de Briansk étant la première région productrice de pommes de terre en Russie, sa localisation à la frontière avec l’Ukraine, en proie aux bombardements, peut également être l’une des causes de cette forte augmentation des prix, qui a conduit le pays à devoir importer pour la première fois pas moins de 548 000 tonnes de ce légumes d’Égypte.