Plus de quinze ans après sa mort, on pourrait croire la succession de Claude Berri terminée. Et pourtant, c’est loin d’être le cas. Décédé le 12 janvier 2009 à Paris, l’acteur, réalisateur et producteur de cinéma a laissé derrière lui une incroyable fortune. Normalement, elle aurait dû être partagée entre ses deux fils, Thomas Langmann et Darius Langmann (leur autre demi-frère Julien s’étant suicidé en 2002). Mais depuis, la bataille fait rage notamment entre le producteur et son demi-frère Darius. A tel point, a appris Ouest-France, que sept personnes ont été mises en examen dans le cadre de cette succession.

En plus de Darius Langmann, il y a la dernière compagne de Claude Berri, Nathalie Rheims, et donc cinq autres personnes. Suspectées de fraudes, elles ont été mises en examen pour «vol en bande organisée», «abus de confiance», «faux et usage de faux» ou encore «blanchiment de fraude fiscale», selon le parquet de Paris. Dans le viseur du producteur de The Artist ou de Stars 80, la collection d’œuvres d’art accumulée par son père au cours de sa vie. Or, selon lui, son demi-frère Darius et sa belle-mère auraient fait main basse sur une partie.

82 millions d’euros d’héritage

Sur les 82 millions d’euros d’héritage laissés après sa mort, 65 millions d’euros concerneraient des œuvres d’art, soit 800 au total. Si des discussions ont eu lieu depuis 2009 pour se les partager à parts égales, Thomas Langmann a attaqué son demi-frère en justice en 2015 après avoir remarqué, dit-il, la dissimulation «de nombreuses œuvres d’art», mais aussi pour des «erreurs manifestes d’évaluation» dans le premier partage effectué en 2011.

Selon les informations de nos confrères, en plus de Darius Langmann et Nathalie Rheims, sont mis en examen la deuxième femme du cinéaste, Sylvie Gautrelet (mère de Darius), son ancienne assistante, un ancien chauffeur, ou encore une tante et l’ex-patron de Sotheby’s France, Marc Blondeau. En revanche, les détails des mises en examen n’ont pas été communiqués par le parquet de Paris.

Une source proche du dossier assure que seulement deux des protagonistes seraient mis en examen pour vol en bande organisée et un troisième pour complicité. L’avocat de Nathalie Rheims a confirmé la mise en examen de sa cliente, mais seulement «pour un sujet fiscal», assure-t-il.