
Thierry Breton a tenu le rôle de ministre de l’Economie, de 2005 à 2007, avant que Bruno Le Maire n’occupe Bercy dix ans après lui. Une expérience qui, forcément, lui a donné la légitimité pour s’interroger sur la responsabilité de celui que l’on surnomme «l’homme aux 1.000 milliards de dette». Thierry Breton reconnaît, en effet, que Bruno Le Maire est responsable de ce déficit public, mais cette responsabilité est partagée : «Si Bruno Le Maire n'a pas démissionné, c'est qu'il a accepté la situation, tout comme l'ensemble de l'exécutif».
Sur LCI, dimanche 9 novembre, l’ex-commissaire européen au marché intérieur ajoutait : «Lorsque j’ai estimé qu’il y avait des problèmes de gouvernance à la commission, j’ai préféré démissionner. C’est normal. Qui ne dit mot, consent.» Il reproche alors à son successeur d’être resté en poste à Bercy mais pas seulement : «Encore une fois, l’exécutif , ce n'est pas uniquement un ministre des Finances, c’est un ensemble, constitué de l’ensemble des ministres du gouvernement du Premier ministre et du président de la République.»
Malgré la trajectoire des finances publiques connues, pas de changement de cap
«Ils ont estimé ensemble qu’il n’y avait pas besoin d’avoir une loi rectificative», pointe alors l’ancien ministre de l’Economie avant de demander des comptes sur ces dérapages des comptes publics : «Il faut maintenant les interroger sur la raison de cette décision».
Pour rappel, la lettre de Bruno Le Maire, révélée dans l’émission C dans l’air sur France 5, alertait Emmanuel Macron sur le déficit. Adressée deux mois avant les élections européennes à l'origine de la dissolution, Bruno Le Maire affirmait que sans loi de finances rectificative, le gouvernement ouvrirait «un contentieux avec toutes les oppositions» et pourrait être accusé d'«insincérité».


















