«On avait réussi à mettre la voiture France dans le bon ordre [...] et puis patatras.» Sur LCI, le 9 novembre dernier, Thierry Breton a vivement critiqué la potentielle suspension de la réforme des retraites, souhaitée par les Socialistes et proposée par le Premier ministre Sébastien Lecornu - dès son arrivée à Matignon - pour assurer la survie de son gouvernement.

Alors que les députés sont en pleine discussion sur le budget de l’année prochaine, l’ex-commissaire européen du Marché intérieur se désole du retard pris par la France : «Pour un petit moment de répit, on annule, on reporte, on va tout discuter de nouveau. On a, entre 2017 et 2027, perdu dix ans.» Dix années durant lesquelles «l’Allemagne a fait des réformes» et pendant que «d’autres pays européens travaillent plus» tard que la France.

Thierry Breton pointe l’instabilité du pays

S’il faisait part aux débats autour de la suspension de la réforme des retraites, c’est certain, Thierry Breton voterait «contre» : «On apprend dans l’histoire que toute suspension ou tout renoncement à des réformes importantes se paie toujours au prix fort», déclarait-il sur LCI. Deux jours plus tard, sur RTL cette fois, l’ancien ministre de l’Economie poursuivait ce même point de vue : «L'instabilité est là, il faut dire stop [...] Il faut avoir un cap et s'y tenir.»

Un cap que semblait tenir Emmanuel Macron, a-t-il loué : «Il avait réussi à faire accepter, au forceps, le passage à 64 ans, pour finalement suspendre la réforme». En effet, l’âge de départ minimum légal pouvant revenir à 62,9 ans.