«C’est de la survie de notre pays dont il s’agit» a alerté François Bayrou le 15 avril dernier, à l'issue du comité d'alerte sur les finances publiques qu'il animait. Objectif de cette réunion : lancer les discussions sur l'élaboration du budget 2026 de l'Etat, dans un contexte financier national de plus en plus tendu nécessitant de trouver 40 milliards d'euros d'économies. Quitte à sacrifier au passage quelques niches fiscales. Le Premier ministre a notamment brandi le chiffre de 3 300 milliards de dette, conséquence de tous les déficits accumulés depuis 50 ans : «On ne peut pas continuer comme ça».

Thierry Breton abonde dans le même sens : «François Bayrou a raison, on ne peut plus continuer comme ça» a-t-il lancé sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche sur BFMTV le 20 avril. L'ancien ministre de l'Economie et ancien commissaire européen au marché intérieur a rappelé : «Entre 2005 et 2007, les trois dernières années du mandat de Jacques Chirac, nous avons baissé de manière volontaire l'endettement de la France de 67% à 62%». Depuis, c'est la dégringolade, constate-t-il : «On avait alors 1200 milliards d'euros de dettes. Quand François Fillon est devenu Premier ministre, on est passé à 1800 milliards».

L'ancien ministre appelle à discuter de la retraite par capitalisation

Aujourd'hui, les 3300 milliards d'euros de dette imposent une conclusion sans équivoque pour Thierry Breton : «On a été beaucoup trop laxistes en France sur nos finances publiques». Pour redresser la barre, il estime que les Français doivent «travailler mieux». Comprendre : «plus», «deux heures de plus par semaine» permettraient, selon ses calculs, à contribuer à dégager les 40 milliards d'économie que le gouvernement souhaite pour 2026. Appelant à «revoir» le financement de la Sécurité sociale, l'ancien ministre espère également voir posée sur la table des débats l'introduction de la retraite par capitalisation pour compléter la pension versée par l'Etat.