
L’écart se resserre entre Decathlon et Intersport ! Alors que le leader historique patine, son concurrent Intersport, aligne les records. En 2024, la coopérative sportive suisse affiche une croissance insolente de 6,3%, avec un chiffre d’affaires qui flirte avec les 4 milliards d’euros. En quatre ans, c’est un bond de +69%, soit 1,6 milliard d’euros de ventes supplémentaires.
Les recettes de ce succès ? Le rachat en avril 2023 de l'enseigne de sport Go Sport et de ses 68 magasins pour 35 millions d’euros. Grâce à cette emplette, Intersport est présent sur tout le territoire français, notamment en Île-de-France, une zone où la marque était jusqu’à présent totalement absente. Ajoutez à cela 80 nouvelles boutiques inaugurées en 2024 -Intersport frôle désormais les 1 000 points de vente en France-, et un pari réussi sur ses marques propres (Nakamura, McKinley, Energetics), qui cartonnent avec une progression de 70% de ses ventes en cinq ans. Si l’enseigne grappille des parts de marché, elle ne donne cependant pas les détails de sa rentabilité.
Son ambition : devenir le leader du marché et atteindre un chiffre d’affaires de 4,5 milliards d’euros en 2025. Intersport visait les 4 milliards d’euros pour 2024. Raté de peu : il lui manque 120 millions d’euros. Pas de quoi trembler, la machine est bien huilée.
Coup de froid pour Decathlon en France
De quoi commencer à inquiéter Decathlon, l’enseigne du groupe Mulliez (Kiabi, Auchan, Leroy Merlin…) stagnant en France, malgré les Jeux olympiques de Paris dont il était partenaire. Si le chiffre d'affaires monde s’affiche en croissance de 3,8% sur un an, à 16,2 milliards d’euros, le résultat net est lui sérieusement orienté à la baisse, à -15% en un an. Sur le marché français qui représente 25% de son activité avec 320 magasins, c’est le coup de froid. Le chiffre d’affaires a fait du sur place en 2024 (+0,07% à 4,7 milliards d'euros). Des résultats décevants qui ont sans doute contribué au départ de la directrice générale de Decathlon, Barbara Martin Coppola, dont l’éviction soudaine a été annoncée le 27 mars -alors que son bail devait s'étendre jusqu'à fin 2025-.
Un nouveau tandem pour piloter Decathlon
Désormais le groupe est piloté par un nouveau tandem. Julien Leclercq, fils du fondateur de Decathlon, a pris en février la présidence de l'enseigne de sport. Il est secondé par Javier Lopez, un pur produit maison, fort de ses 26 ans de bons et loyaux services au sein de l'enseigne. Pour le moment, le nouveau duo n’a pas présenté de feuille de route. Mais pour Bastien Grandgeorge, directeur général de Decathlon France, tout est sur les rails. «Nous allons dépasser les cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2025», indiquait-il mi-mai. Les premiers résultats de l’année semblent lui donner raison. «Depuis le mois de janvier, nos ventes ont progressé de 2,8%. Et pour les cinq sports phares (outdoor, footing, mobilité, eau et fitness, ndlr), les ventes progressent de 7,2%», se félicite le directeur général. Le groupe prévoit d’investir 130 millions d’euros sur l’année 2025 pour rénover et ouvrir de nouveaux magasins. Dernier évènement en date : un nouveau concept, baptisé Decathlon Running, qui a été lancé le 14 mai en plein cœur de Bordeaux (Gironde). Dans ce temple du running, les joggeurs experts trouveront tous les articles dont ils ont besoin, sous le même toit. Mais pour le moment, pas d’objectif de déploiement.



















