Hormis la rime, quel est le point commun entre Michel-Edouard Leclerc et Charles d’Angleterre ? Tous deux ont un pot de Nutella personnalisé à leur prénom. L’un trône de longue date dans le bureau du patron préféré des Français, à Ivry-sur-Seine, tandis que l’autre a été offert par Giorgia Meloni à «Carlo» en souvenir de son voyage d’Etat à Rome, mi-avril. «Quand Pietro Ferrero a commencé à produire sa pâte gianduja, il n’aurait jamais imaginé qu’un jour, le Premier ministre italien offrirait un pot de Nutella au roi d’Angleterre», a d’ailleurs souligné la femme d’Etat, quelques jours plus tard, alors qu’elle remettait le prix Leonardo, récompensant des patrons transalpins, à Giovanni Ferrero, le petit-fils du fondateur de l’empire de la noisette. Conférant à la célèbre pâte à tartiner le rôle définitif de porte-étendard du Made in Italy.

Le géant qui se cache derrière le pot n’est pourtant plus si italien que ça : ses comptes sont consolidés au Luxembourg et son héritier, Giovanni Ferrero, habite en Belgique, tandis que sa fortune, estimée à 38,2 milliards d’euros par «Forbes», est gérée à Monaco… Mais tant pis : dans les 170 pays où ses gourmandises sont commercialisées, l’entreprise n’en reste pas moins associée aux noisettes du Piémont.

En avril 2025, Giorgia Melloni a remis le prix Leonardo à Giovanni Ferrero, représentant de la troisième génération aux commandes du groupe familial italien.
En avril 2025, Giorgia Melloni a remis le prix Leonardo à Giovanni Ferrero, représentant de la troisième génération aux commandes du groupe familial italien. © Roberto Monaldo/La Presse/Shutter/SIPA

Dans le chocolat, Ferrero pèse presque autant que Lindt et Nestlé réunis...

Qui viendrait s’en plaindre ? Avec une croissance de 8,9%, le premier confiseur européen a publié un chiffre d’affaires de 18,4 milliards d’euros pour son exercice 2023-2024, porté par le succès de ses marques iconiques que sont Nutella, Kinder, Raffaello et Tic Tac. A ce rythme, le groupe pourrait franchir la barre symbolique des 20 milliards dès cette année… Les Gaulois figurent parmi les plus grands fans du rocher italien : Ferrero est leader de la catégorie «chocolat» en France, où il pèse plus d’un quart du marché, presque autant que Lindt et Nestlé réunis. Le groupe a même été, l’an dernier, le premier contributeur à la croissance des ventes réalisées par les supermarchés de l’Hexagone. Avec 173 millions d’euros de chiffre d’affaires additionnel, selon ­NielsenIQ, il a fait un bond deux fois plus important que le groupe Mars, deuxième contributeur de 2024.

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