Le soir de sa première participation à «Top Chef», sa plateforme de réservation a failli imploser. «Le téléphone sonnait en boucle, se souvient Thibaut Spiwack, le chef d’Anona, un restau gastro et écolo du boulevard des Batignolles, à Paris (XVIIe). Après moins d’une heure d’émission, j’affichais complet pour deux mois. Pour tenir le rythme, j’ai doublé mes effectifs, à 10 salariés.» Huit mois plus tard, il décrochait sa première étoile. «A ce moment-là, les réservations ont de nouveau explosé. Du coup, j’ai encore doublé mes effectifs», dit-il. Malgré le succès, la hausse des coûts pèse sur ses marges. «Entre les aléas dans la fréquentation, les frais de personnel ultraqualifié, le coût des ingrédients de première qualité, et le loyer, la rentabilité d’un restaurant gastronomique est très incertaine», résume Nathalie Louisgrand, enseignante-chercheuse à Grenoble Ecole de Management.

Pour gonfler ses bénéfices, Spiwack a acheté une pâtisserie et s’est associé à un petit restaurant de street food. Comme lui, les grandes toques poussent les feux pour se diversifier. Beaucoup profitent de leur notoriété pour faire la promotion de différentes marques, qui les sollicitent à tour de bras. Les fabricants de montres, par exemple. «Les mains des cuisiniers étant souvent en action et très en vue dans les émissions, c’est un bon moyen pour les horlogers de s’inviter en douce à la télé», glisse Jean-Marc Cortade, journaliste et réalisateur de la chaîne YouTube Bruit de Table dédiée à la gastronomie.

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