Et de trois ! Comme en juin et juillet, les taux de crédit immobilier sont stables en ce début août, d’après les barèmes adressés par les banques aux courtiers. Ils s’établissent ainsi à 2,96% en moyenne pour les crédits sur 15 ans, à 3,10% pour ceux sur 20 ans et à 3,18% pour les prêts sur 25 ans, constate le courtier Pretto. Des taux en baisse d’environ un point par rapport à leur pic à plus de 4% de l’automne 2023, et qui correspondent à la moyenne des 25 dernières années.

Mais certains emprunteurs peuvent espérer des taux sous les 3% ! A commencer par les «bons profils», qui gagnent au moins 70 000 euros par an pour une personne seule et 100 000 euros pour un couple en Ile-de-France, détaille Pascal Courtois, responsable des relations bancaires chez Artémis courtage. Des montants qui s’élèvent respectivement à 50 000 et 80 000 euros en régions.

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Les primo-accédants, grands gagnants de la baisse des taux

Autre catégorie de ménages susceptibles de décrocher un prêt à moins de 3%, ceux qui s’engagent à rénover le bien acheté. Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne offrent par exemple une réduction de 0,10 à 0,30 point du taux de crédit immobilier si les acquéreurs procèdent, dans un délai de 40 mois, à des travaux de rénovation énergétique permettant d’améliorer la note du diagnostic de performance énergétique de deux crans.

Plus inattendu, le troisième et dernier groupe d’emprunteurs à même d’obtenir un taux sous les 3% - et même en deçà de 1% ! - est celui des primo-accédants. Principales victimes de la flambée des taux en 2022 et 2023, en raison d’un apport personnel généralement faible, les personnes qui achètent leur résidence principale pour la première fois sont «les grandes gagnantes» de l’amélioration des conditions de crédit, estime le courtier Finance Conseil.

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L’extension du PTZ à la rescousse des primo-accédants

Non seulement la baisse des taux leur redonne des marges de manœuvre mais elles bénéficient également de l’élargissement, depuis le 1er avril, du prêt à taux zéro (PTZ) à l’ensemble du territoire français et aux maisons individuelles neuves. L’an dernier, ce prêt, aidé par l’Etat et réservé aux primo-accédants, sous conditions de ressources, finançait uniquement les achats d’appartements neufs en zones tendues, où la demande de logements est très supérieure à l’offre.

«Entre le premier et le deuxième trimestre 2025, le nombre de dossiers financés pour des primo-accédants avec un prêt sans intérêts a bondi de 34% dans notre réseau», sur un an, témoigne le courtier Cafpi. «Les jeunes acheteurs peuvent disposer de conditions très avantageuses pour leur premier achat, notamment dans le neuf», renchérit Pretto. Et le courtier de citer l’exemple d’un client primo-accédant, qui achète un deux pièces neuf de 35 mètres carrés en zone détendue, au prix de 175 000 euros. Il dispose d’un apport personnel de 35 000 euros, soit 20% du montant de l’opération. Le fait d’acheter son premier logement, dans le neuf, et de gagner 20 000 euros net par an lui permet d’obtenir un PTZ, à hauteur de 75 000 euros, sur 20 ans.

Un taux inférieur à 1%

Par ailleurs âgé de 24 ans, il bénéficie, à concurrence de 14 000 euros, du prêt «Primo jeunes» des Caisses d’Epargne, destiné aux moins de 36 ans éligibles au PTZ, sans intérêts, plafonné à 20 000 euros, et dont la durée peut aller jusqu’à 20 ans. Plusieurs banques ont mis en place, au premier semestre, ce type de prêts à taux dits bonifiés, compris entre 0% et 2%, réservés aux primo-accédants. Grâce au PTZ et au prêt Primo, notre jeune acquéreur emprunte 89 000 euros à taux zéro.

Son apport s’élevant à 35 000 euros, il ne lui reste plus «que» 51 000 euros à emprunter via un crédit classique, au taux de 3,55% sur 20 ans. Mais les 89 000 euros empruntés à taux zéro représentant près de 64% du total des trois crédits, le taux pour l’ensemble de son financement ressort à seulement 0,97%, hors assurance, calcule Pretto. Comme durant la période exceptionnelle de 2020 à 2021, quand les taux oscillaient entre 0% et 1% ! Il réalise ainsi une économie de 53 000 euros sur les 20 ans de son crédit, par rapport au coût qu’il aurait dû supporter un an plus tôt, lorsque les zones détendues n’étaient pas éligibles au PTZ.