
Sommaire
- Les villes les mieux protégées et les plus menacées, par région
- Certaines régions plus épargnées que d'autres par les catastrophes naturelles
- Les 15 villes les moins sensibles aux risques naturels sur les 25 prochaines années
- 11 des 15 communes les plus à risques en Occitanie et Paca
- Les 15 villes les plus sensibles aux risques naturels sur les 25 prochaines années
- Se faire rembourser son logement par le fonds Barnier
«Toutes les régions françaises sont concernées par les risques climatiques et ont été touchées lors des cinq dernières années», rappelle Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la climatologie de Météo-France. 2022, annus horribilis, a rendu ce constat évident aux yeux de tous : canicules, tempêtes de grêle, sécheresses, feux de forêt se sont abattus sur la France. Des épisodes «d’une ampleur inédite depuis quarante ans» et dont les coûts d’indemnisation ont été chiffrés à 10,6 milliards d’euros pour 2022, d’après un rapport remis au gouvernement en avril 2024.
«Les risques principaux sont les vagues de chaleur, les sécheresses et les pluies intenses», résume Jean-Michel Soubeyroux. Ces dernières devraient se multiplier sur l’ensemble du territoire, à cause du réchauffement climatique, et provoquer des inondations, qu’il s’agisse de crues, surtout au nord, ou de ruissellements rapides sur l’arc méditerranéen – les pluies cévenoles.
Les villes les mieux protégées et les plus menacées, par région
Pour chaque région sont indiquées, en blanc, la commune la mieux notée et, en rouge, la moins bien notée. Ce classement a été établi en prenant en compte le degré d’exposition aux risques climatiques sur la période 2021-2050.

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Certaines régions plus épargnées que d'autres par les catastrophes naturelles
Néanmoins, certains endroits devraient être plus préservés. Ainsi, les communes du nord-ouest devraient être moins touchées par les aléas climatiques, en général, que celles du sud-est. En effet, la Normandie et la Bretagne regroupent 14 des 15 premières communes de notre classement. Celles-ci n’affichent, en moyenne, pas plus d’une dizaine de jours en vague de chaleur ou avec une température maximum dépassant les 35°C d’ici 2050.
C’est deux fois moins que la moyenne des quelques communes de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie du top 50. A titre d’exemple, Peyre-en-Aubrac, en Lozère, devrait en subir plus de 28. Même constat pour les nuits tropicales, celles où le mercure nocturne ne descend pas sous les 20°C : aux alentours d’une seule, en moyenne, en Bretagne et en Normandie contre 8,2 en Nouvelle-Aquitaine. A Saint-Vincent-de-Tyrosse, dans les Landes, on devrait en compter 14.
Mais ces territoires ne seront pas pour autant totalement épargnés. Bricquebec-en-Cotentin, par exemple, première du classement, en est la preuve. Ses 6 000 habitants devraient connaître tout de même une moyenne de 4 jours en vague de chaleur, sans jamais dépasser les 35°C à l’horizon 2050. En principe préservée de la sécheresse et du risque de feu, cette commune de la Manche est suffisamment éloignée de la côte pour ne pas subir les premières conséquences de la hausse du niveau de la mer et de l’érosion côtière. Seul 4% de sa population se situe sur l’emprise potentielle d’inondation par débordement de cours d’eau. Un faible pourcentage qui n’implique pas d’éviter la catastrophe. En effet, dans la soirée du 8 octobre 2024, l’Aizy, rivière bordant un lotissement, est sortie de son lit, inondant la grande majorité des habitations, qui ont dû être évacuées…
Les 15 villes les moins sensibles aux risques naturels sur les 25 prochaines années

(1) La vague de chaleur correspond à une température quotidienne dépassant la température normale de 5 degrés ou plus pendant plus de cinq jours consécutifs. (2) Nuits où la température ne descend pas sous les 20 degrés. (3) Jours où le risque de départs de feu est le plus haut. (4) Où celles-ci dépassent 99% des précipitations journalières annuelles sur la période de référence. (5) Les inondations font référence aux débordements de cours d’eau, la submersion est une inondation de zone côtière par la mer lors de tempêtes. (6) Ce rang final correspond à la moyenne pondérée de chacune des catégories d’aléas climatiques.
11 des 15 communes les plus à risques en Occitanie et Paca
En queue de classement, l’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur rassemblent 11 des 15 communes les plus risquées, surtout plombées par de nombreuses nuits tropicales, 57 en moyenne d’ici 2050, contre une dizaine ou moins dans le reste du pays. Idem pour la sensibilité aux incendies : une moyenne de 53 jours en risque élevé ou plus en Paca et en Occitanie, contre moins d’une dizaine dans les autres régions. Pour couronner le tout, la plupart de ces communes les plus touchées sont menacées par la hausse du niveau de la mer ou l’érosion côtière.
Aigues-Mortes en fait partie. Depuis 1982, la commune de Petite Camargue de près de 9 000 habitants a subi neuf catastrophes naturelles officielles : inondations, coulées de boue et sécheresses. «Ici, on est bien conscients des aléas climatiques», assure Etienne Demur, résident d’Aigues-Mortes depuis 2018. Au-delà de la sécheresse, avec «des parcelles agricoles où plus rien ne pousse , il témoigne de «vagues de chaleur impressionnantes». «C’est dommage d’être au pays du soleil et de ne pas pouvoir en profiter.» Aujourd’hui locataire, Etienne Demur a du mal à se projeter et ne se voit pas «acheter du foncier sans savoir à quoi ressemblera le territoire dans vingt ans».
Les risques, Régis Vianet les connaît bien. Aigues-Mortais depuis 1989 et aujourd’hui conseiller municipal, il a connu les grandes inondations de 1993, 1994 et 2003 alors qu’il dirigeait le parc naturel régional de Camargue. La commune est particulièrement sensible aux crues du Vidourle et du Vistre, même si «tout un jeu d’ouvrages et d’aménagements permet de mitiger les risques», explique-t-il, plus préoccupé par la hausse des températures et le risque croissant de submersion marine. «Il faut autant prévenir ces risques que s’y adapter», conclut Régis Vianet, inquiet quant à l’avenir de ses petits-fils.
Les 15 villes les plus sensibles aux risques naturels sur les 25 prochaines années

(1) La vague de chaleur correspond à une température quotidienne dépassant la température normale de 5 degrés ou plus pendant plus de cinq jours consécutifs. (2) Nuits où la température ne descend pas sous les 20 degrés. (3) Jours où le risque de départs de feu est le plus haut. (4) Où celles-ci dépassent 99% des précipitations journalières annuelles sur la période de référence. (5) Les inondations font référence aux débordements de cours d’eau, la submersion est une inondation de zone côtière par la mer lors de tempêtes. (6) Ce rang final correspond à la moyenne pondérée de chacune des catégories d’aléas climatiques.
Se faire rembourser son logement par le fonds Barnier
Si votre logement a été sinistré ou est exposé à un «risque naturel majeur», vous pouvez demander qu’il soit racheté dans le cadre d’une procédure en partie financée par le fonds de prévention des risques naturels majeurs, plus connu comme fonds Barnier. Pour bénéficier de cette sorte d’expropriation consentie, vous devez être victime d’une catastrophe naturelle ou exposé à un «risque grave et imminent» : mouvements ou affaissement de terrain, avalanche, crue torrentielle ou à montée rapide ou encore submersion marine. Le logement doit être assuré et le coût du rachat doit être inférieur aux éventuelles mesures de protection évitant les prochains sinistres.
La valeur du bien est «estimée par comparaison avec des biens analogues sur des zones semblables», détaille Louis Chevallier, avocat en droit de l’expropriation. L’indemnisation du fonds est plafonnée à 240 000 euros par bien. En cas de sinistre, elle vient compléter le montant versé par l’assurance, toujours dans la limite des 240 000 euros, et sans que le montant total ne dépasse 100% de la valeur du logement. «Il n’existe pas de procédure particulière pour en faire la demande», explique Louis Chevallier. Dans les faits, les habitants s’adressent à leur mairie ou à leur préfecture.
La méthode de l’enquête
Ce classement répertorie les 10 communes les plus peuplées de chaque département de France métropolitaine, qui ont été notées sur différents critères représentatifs des risques naturels à venir. Les données sont issues des projections climatiques de Météo-France dans le cadre du projet Drias. Il s’agit de moyennes annuelles pour un «horizon proche» (2021-2050). La note finale, une moyenne pondérée de l’ensemble des critères, détermine le rang, sur un total de 951 communes.
Ont été pris en compte : le nombre de jours en vague de chaleur (où la température quotidienne dépasse la température normale de 5 degrés pendant plus de cinq jours consécutifs), le nombre de jours avec une température maximale supérieure ou égale à 35 degrés, le nombre de nuits tropicales (où la température nocturne ne descend pas sous les 20 degrés), le nombre de jours de précipitations extrêmes (où celles-ci dépassent 99% des précipitations journalières annuelles sur la période de référence), le nombre maximal de jours secs consécutifs, le nombre de jours en «sensibilité feu météo élevée» ou «très élevée», la part de la population concernée par le débordement de cours d’eau et par la submersion marine (inondation de zone côtière par la mer lors de tempêtes) et, enfin, les communes qui se trouvent ou vont se trouver sous le niveau de la mer à l’horizon 2100 (projections de Climate Central) pour 50%, 20% et 5% de leur superficie.
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