Baisse du taux du Livret A : faut-il miser sur les SCPI ?

Vite, un plan B ! Suite à la baisse du taux du Livret A - de 2,4% à 1,7% - le 1er août dernier, nombre d'épargnants sont en quête d'une solution de rechange pour placer leurs économies. Parmi les livrets, le Livret d'épargne populaire (LEP) reste la meilleure alternative, mais il n'est pas ouvert à tous. L'assurance vie en fonds euros semble également recueillir l'épargne des déçus du Livret A. Enfin, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) peuvent aussi être une alternative.

Ce placement consiste à acquérir des parts d’une société qui va investir dans des biens immobiliers professionnels (bureaux, commerces, logistique, etc.), les mettre en location, puis les gérer. Ainsi, selon le nombre de parts souscrites, une partie des loyers collectés par la SCPI est reversée aux investisseurs (ou «associés»), généralement tous les trimestres. Or, ce placement affiche un rendement bien plus intéressant que le Livret A. Selon le courtier France SCPI, le taux de distribution moyen (TD, équivalent du rendement) devrait ressortir à 4,68% cette année, sur la base des dividendes versés aux associés au premier semestre.

Un rendement de 4,68% au premier semestre

Une estimation qui pourrait toutefois être revue légèrement à la hausse : «Les sociétés de gestion qui administrent les SCPI ont en effet tendance à distribuer davantage de dividendes en fin d'année. C'est d'autant plus vrai cette année dans un environnement incertain», explique Paul Bourdois, co-fondateur de France SCPI. Ainsi, un taux de distribution finalement supérieur à celui mesuré en 2024 (4,72%) est possible.

Malgré ces belles promesses, il faut bien rappeler que ce placement n'a rien à voir donc avec un livret bancaire comme le Livret A. Si ce dernier ne présente aucun risque de perte en capital, ce n'est pas le cas des SCPI, qui affichent un niveau de risque certes modéré, mais qui n'est pas nul : les SCPI sont généralement noté 3 ou 4 sur 7 sur l'échelle du risque. Ce rendement bien supérieur à celui du Livret A s’explique donc par une prise de risque supérieure.

Des rendements à prendre avec des pincettes

De plus, ces deux placements ne répondent pas aux mêmes objectifs, ils ne sont donc pas totalement interchangeables. Le Livret A est plutôt réservé à l'épargne de précaution, permet de faire face aux imprévus, avec la possibilité de retirer son épargne à tout moment. A l'inverse, les SCPI sont un placement de plus long terme, avec une durée de détention recommandée qui est plutôt comprise entre huit et dix ans minimum.

Avec ces éléments en tête, si vous souhaitez tout de même réallouer une partie des fonds détenus sur votre Livret A vers les SCPI, attention à ne pas vous fier uniquement aux rendements du premier semestre. Selon France SCPI, 13 SCPI affichent par exemple des taux de distribution supérieurs à 7% à l'issue des six premiers mois de l'année. Mais parmi elles, 10 ont vu le jour en 2024. Aussi, comme il s'agit d'un placement long terme, «il vaut mieux voir si la SCPI a une bonne rentabilité sur la durée, donc si elle a fait aussi bien ou mieux que la moyenne régulièrement, sur plusieurs années», conseille Paul Bourdois.

Rappelons enfin, que contrairement au Livret A, les rendements affichés par les SCPI sont donnés bruts de fiscalité. Pour les SCPI 100% françaises, les revenus dégagés sont en effet soumis à l'impôt sur le revenu selon la tranche marginale d'imposition (TMI, de 0% à 45%), à laquelle s'ajoutent les prélèvements sociaux au taux de 17,2%.