
Un dernier virage à négocier. Pour les investisseurs en Bourse, la fin de l'année est dans le viseur, et elle pourrait bien leur être favorable. A condition de miser sur les bons chevaux. L'événement déterminant de cette rentrée sera sans aucun doute la baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) attendue lors de sa réunion des 16 et 17 septembre. «La Fed a vocation à baisser ses taux en septembre, car les facteurs d'inflation aux Etats-Unis, notamment l'instauration des droits de douane, sont vus comme transitoires», confirme Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Or, les périodes qui suivent une baisse des taux de la Fed sont historiquement favorables aux marchés financiers, car la demande d'actions augmente, ce qui fait grimper les cours. D'abord, la baisse des taux réduit mécaniquement le rendement des placements à moindre risque (obligations, fonds monétaires), ce qui entraîne une réorientation des investissements vers la Bourse, qui promet des performances supérieures. Ensuite, «les résultats des entreprises (et donc le cours de leurs actions, NDLR) ont tendance à augmenter, car elles empruntent à un coût plus faible», ajoute Christopher Dembik. Enfin, cet accès moins coûteux au crédit augmente aussi la quantité de monnaie en circulation, dont une partie se dirige aussi vers les marchés financiers.
La baisse des taux de la Fed, un coup de boost pour les actions américaines
Ainsi, depuis 1980, les baisses de taux de la Fed ont entraîné en moyenne une hausse du S&P 500 (les 500 capitalisations les plus fortes aux Etats-Unis) de 0,1% au bout d’un mois, de 2,3% dans les trois mois suivants, et de 3,4% six mois après. Néanmoins, cet effet historiquement bénéfique pour les placements en actions au sens large ne doit pas empêcher d'être sélectif. Pour cette dernière partie de l'année, on pourra regarder plus attentivement trois secteurs et géographies.
D'abord, la tech américaine. Les désormais célèbres 7 Magnifiques (Google, Amazon, Meta, Apple, Microsoft, Nvidia et Tesla) ont signé des performances boursières record ces deux dernières années (156% de progression en deux ans). Et pourtant, leur potentiel de hausse ne semble pas encore épuisé : «Ces entreprises géantes sont en situation d'oligopole, autrement dit elles n'ont pas encore de concurrents à leur taille dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA), notamment car les barrières à l'entrée dans ce domaine sont élevées en termes d'investissement. En prime, les 7 Magnifiques continuent d'innover et donc de perpétuer leur avance», note Christopher Dembik. On peut ajouter que ces entreprises prévoient des rachats d'actions record cette année (à hauteur de 983 milliards de dollars), ce qui fait aussi augmenter leur cours en Bourse.
Pour investir sur ces géants de la tech, on pourra aller vers un ETF répliquant le Nasdaq, indice dominé par les 7 Magnifiques, ou sur un ETF qui ne cible que ces sept entreprises, comme le Roundhill Magnificent Seven ETF (+23,96% sur un an).
Les actions des énergies renouvelables pourraient connaître un rebond durable
Deuxième thématique, plus surprenante, celle des énergies renouvelables, qui semblent offrir de belles perspectives en actions comme en ETF. C'est le cas aux Etats-Unis, malgré la présidence Trump, car les projets éoliens et solaires bénéficieront encore de crédits d'impôts jusqu'en 2033 au minimum. En outre, la croissance démographique, et l'essor de l'IA et des data centers renforcent aussi structurellement la demande d'énergie au niveau mondial, ce qui fait souffler un vent favorable sur les entreprises du secteur.
Côté ETF, on pourra s'intéresser à l'ETF WisdomTree Renewable Energy UCITS (+11,80% sur un an), principalement investi aux Etats-Unis, et avec des frais parmi les plus faibles sur cette thématique (0,45%).
Afflux de liquidités vers la Bourse chinoise
Enfin, pour sortir du territoire américain, les actions chinoises présentent aussi de belles perspectives. Dans la guerre commerciale qui s'engage avec les Etats-Unis, la République populaire de Chine réplique également en relançant l'accès aux crédits via sa Banque centrale. «Les flux de liquidités vers la Bourse chinoise, en provenance des résidents, mais aussi des grands fonds d'investissement, sont donc massifs», appuie Christopher Dembik. Concernant les secteurs à regarder de près, on peut citer la tech, les télécoms, et la consommation intérieure, notamment les entreprises de luxe locales. Attention toutefois, «car la Banque centrale chinoise a tendance à être interventionniste, ce qui génère de l'instabilité, il faut donc surveiller ses positions», prévient Christopher Dembik.
Pour s'exposer aux actions chinoises, on pourra jeter un œil à un ETF qui réplique l'indice Shanghai Composite, à son plus haut depuis 10 ans, ou à l'ETF iShares MSCI China Tech UCITS (+57% sur un an).
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